Algérie

De nouveaux rassemblements massifs à travers la planète


Malgré la pandémie de coronavirus, des milliers de manifestants indignés ont manifesté hier à travers la planète pour dénoncer les inégalités raciales et les brutalités policières. Brutalités ayant conduit à la mort de George Floyd.Outre les Etats-Unis, de Sydney à Londres, en passant par Paris ou Montréal, de multiples rassemblements sont prévus en hommage à ce Noir américain mort étouffé par un policier blanc le 25 mai à Minneapolis. Sa mort a provoqué un mouvement de protestation historique ayant débordé les frontières de son pays et ravivé les aspirations à un véritable changement.
Ainsi, en Australie, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans tout le pays pour dénoncer les inégalités raciales, bravant les consignes du gouvernement et la pandémie du nouveau coronavirus. A Sydney, au moins 20 000 personnes ont participé, selon les estimations, au défilé, initialement interdit puis autorisé par la justice quelques minutes avant son démarrage. Vendredi, le Premier ministre, Scott Morrison, a demandé aux manifestants de rester chez eux, en raison de la crise sanitaire : «Trouvons une meilleure manière d'exprimer ces émotions, sans mettre en danger sa propre santé.»
Toujours à Sydney, le défilé est resté pacifique mais à la tombée de la nuit, un face-à-face tendu a opposé la police à quelques centaines de manifestants, finalement repoussés dans une gare où ils ont été dispersés avec du gaz poivre. Trois personnes ont été interpellées, selon la police. Dans les manifestations, beaucoup arboraient des masques de protection et tentaient de respecter les distances physiques du mieux qu'ils pouvaient. A Melbourne notamment, ils avaient été prévenus qu'ils risquaient des amendes s'ils ne respectaient pas les mesures de distanciation. Des manifestants brandissaient des banderoles proclamant «Je ne peux plus respirer», en référence à la phrase prononcée par George Floyd.
L'ombre des aborigènes
En Australie, cette mort a eu un écho particulier en raison de l'héritage raciste qui marque l'histoire du pays. Les organisateurs des manifestations ont expliqué qu'ils souhaitaient aussi dénoncer le taux d'emprisonnement très élevé parmi les Aborigènes, et la mort en détention de membres de cette communauté (plus de 400 ces 30 dernières années). Aucune poursuite n'a été engagée malgré des dizaines d'enquêtes et des vidéos. Tout en reconnaissant qu'il fallait faire davantage sur la question des Aborigènes, le Premier ministre a rejeté vendredi tout parallèle avec les inégalités raciales aux Etats-Unis. «Traitons cela en tant qu'Australiens et sans s'approprier ce qui se passe dans d'autres pays», a-t-il dit.
Au Royaume-Uni, le gouvernement a demandé aux Britanniques de s'abstenir de manifester. «Je comprends pourquoi les gens sont profondément bouleversés, mais nous affrontons toujours une crise sanitaire et le coronavirus reste une menace réelle», a plaidé vendredi le ministre de la Santé, Matt Hancock. «Donc s'il vous plaît, pour la sécurité de vos proches, ne participez pas à de grands rassemblements, dont les manifestations de plus de six personnes», limite fixée pour les regroupements à l'extérieur pendant le confinement. Dans la capitale britannique, plusieurs rassemblements ont été organisés depuis une semaine, parfois marqués par des incidents avec la police.
Ils ont fait resurgir la colère des personnes de couleur envers le «racisme camouflé» et les «abus» policiers sévissant, selon elles, dans leur pays. En France également, objets de polémiques récurrentes ces dernières années, les accusations de violences policières couplées à celles de racisme ont rebondi dans le sillage de l'indignation mondiale suscitée par la mort de George Floyd. A Paris, deux appels à manifester contre les violences policières, pour «amplifier le mouvement international de solidarité contre l'impunité des forces de l'ordre», ont été interdits en raison de la crise sanitaire.
Ces appels à manifester «ont été lancés sur les réseaux sociaux (?) sans aucune déclaration préalable auprès de la préfecture de police», a indiqué le préfet de Paris dans un communiqué, rappelant que l'état d'urgence sanitaire prévalant actuellement en France proscrit tout rassemblement de plus de dix personnes dans l'espace public. Mardi, une manifestation interdite a toutefois rassemblé à Paris au moins 20 000 personnes à l'appel du comité de soutien à la famille d'Adama Traoré, un jeune homme noir mort en 2016 en région parisienne après une interpellation par des gendarmes.
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