De nouveaux mécanismes pour les inventeurs

Une agence d'innovation et de créativité pour les porteurs d'idées est en passe d'être créée. Cette instance qui remplacera l'Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique s'axera sur le principe de l'innovation, dans l'espoir d'introduire via des projets innovants et viables sur le volet commercial, le tissu économique.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - La directrice générale de l'Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique (Anvredet), Demmouche-Mounsi Nedjoua, admet qu'en Algérie, on accorde encore «trop peu» d'intérêt au principe d'innovation dans le développement des entreprises. Exposant, hier lundi, à la Radio nationale, les raisons qui, selon elle, sont à l'origine de ce constat, elle précise au préalable qu'il est important de faire la distinction entre une idée innovante liée à la science et celle qui peut potentiellement être valorisée et exploitée sur le marché national et même international.
L'aspect commercial prime sur toute autre considération, fera-t-elle comprendre dans ce registre. «Beaucoup de porteurs d'idées proposent des inventions utiles sur le plan scientifique certes, mais rares sont celles qui ont une viabilité économique», explique-t-elle. C'est-à-dire qu'un projet innovant doit pouvoir être introduit dans le tissu économique.
Demmouche-Mounsi précise, par ailleurs, que si les entreprises hésitent à miser sur une idée innovante aussi brillante soit-elle, c'est parce qu'il y a un grand risque à prendre, un quitte ou double. «Il faut savoir que ce genre d'idée peut bouleverser le marché qu'elle intègre comme elle peut stagner», relève-t-elle. «Le fait qu'il n'y ait aucune garantie pousse la plupart des entreprises à la prudence», a-t-elle ajouté. Evoquant dans ce sens la création de l'Agence nationale d'innovation et de créativité qui transformera l'Anvredet, elle a fait savoir que cette nouvelle instance fera de l'innovation un axe principal. Elle dépendra du Premier ministère et aura davantage de prérogatives en jouissant, notamment, d'un large pouvoir de décision dans le volet du développement de la recherche. Celle-ci, explique l'invité de la Radio nationale : «Mettra en place de nouveaux mécanismes pour les porteurs d'idées innovantes.» Cette agence sera au c?ur des politiques de développement, dit-elle, précisant qu'en dehors de l'aspect de la recherche et de l'enseignement, elle cible le développement de l'économie nationale. Parmi ces instruments, la DG de l'Anvredet indique que son agence a pu avoir sous la coupe du ministère de l'Enseignement supérieur, «les premiers incubateurs jouissant d'un statut juridique ainsi qu'un décret présidentiel élaboré récemment». Elle note que «dans un premier temps, sept incubateurs universitaires ont été créés dans différentes wilayas du pays». L'objectif sur le court terme est de faire de ces endroits «un espace où se regrouperont tous les acteurs attachés à l'innovation», précise-t-elle.
Se projetant plus loin, Demmouche-Mounsi avancera que le but ultime est «de réussir à installer des incubateurs au niveau des entreprises». Elle signale à ce propos que les incubateurs créés pour le moment n'appartiennent pas exclusivement aux acteurs activant à l'Université. «Ils sont accessibles et ouverts à tous». Nadjoua Demmouche, fait part de la volonté de cette agence de «parvenir à élaborer un système national d'innovation». Et ce, en impliquant tous les acteurs qui peuvent éventuellement contribuer à cela (banques, organismes de finances, institutions de formation...)
Elle insiste que toutefois, si l'on veut que cette agence soit fonctionnelle, «nous comptons développer l'esprit partenarial des jeunes à travers une formation solide». Une étape obligatoire, selon elle, qui a pour but d'apprendre aux porteurs d'idées comment concrétiser une idée innovante.
M. Z.