Algérie

De nouveaux instruments de lutte contre le drame



De nouveaux instruments de lutte contre le drame
Le drame routier est plus important et impressionnant que les chiffres communiqués. L'Organisation mondiale de la santé (OMS), en l'absence d'un fichier national de données et sur la base de coefficients, estime que le nombre annuel de décès sur nos routes est de 9.500. Un chiffre qui dépasse largement les chiffres publiés. C'est ce qu'a affirmé Ahmed Naït El Hocine, chargé des activités du Centre national de prévention et de sécurité routière. Intervenant, hier, au forum d'El Moudjahid, Naït El Hocine a corroboré ces informations en « l'absence d'une base de données nationales et le non-suivi des innombrables blessés dont certains décèdent sans êtres comptabilisés ». Derrière ces chiffres, dira Ahmed Naït El Hocine, « des familles sont brisées, des espoirs anéantis et une facture économique estimée par l'ONU à entre 1% et 3 % du PNB des pays touchés par l'insécurité routière ». Pour avoir une idée précise du coût de ces accidents dans notre pays, qui ont fait, en 2015, 4.600 morts et 55.000 blessés, une étude a été menée par l'université de Batna sous la coupe du professeur Boubakoum. Les résultats de cette évaluation seront annoncés lors d'un séminaire en mai prochain.Afin de mettre un terme à ce drame routier, une nouvelle organisation institutionnelle de la sécurité routière est proposée. De même que l'instauration d'une délégation comme outil de cette stratégie gouvernementale qui, sur le plan local, sera placée sous la responsabilité du wali. Pour financer cette nouvelle institution, une proposition de mise en place d'un fonds alimenté par le paiement des amendes a été formulée. « D'autant que pour le seul corps de la Gendarmerie nationale, ce sont 1,5 million de dinars qui sont récoltés annuellement grâce aux revenus générés par les infractions », a expliqué le conférencier. Pour ce qui est de la délégation, cette dernière est, selon Naït El Hocine, « conforme aux orientations des instances internationales et onusiennes. Elle sera fondée sur plusieurs axes dont la définition des objectifs à atteindre et la concordance des législations liées à la sécurité routière. »L'autre axe concerne la surveillance et le contrôle sur la base des différents fichiers nationaux (permis, cartes grises, contraventions, etc). Ce front commun constitué des secteurs concernés par la sécurité routière est un appoint aux mesures adoptées comme l'obligation du contrôle technique, l'amélioration de l'état des routes, lesquelles on permis jusque-là de réduire le nombre d'accidents et des victimes de la route. En effet, pour le chargé des activités du Centre national de prévention et de sécurité routière, le nombre de morts a baissé en 2015 par rapport à 2014 et celui des blessés a chuté de 14,20%. Sur les 4.600 morts enregistrés en 2015, 1.700 appartiennent à la tranche d'âge (10-30 ans) et 50% des incriminés dans les accidents ont un permis de moins de deux années. Ceci a fait dire à Naït El Hocine qu'il est nécessaire de « changer les méthodes d'enseignement et d'examination en utilisant les nouvelle techniques de communication ». Interrogé sur le retard accusé dans le lancement du permis à points, Ahmed Naït El Hocine a souligné que cette disposition « doit être précédée par l'instauration du fichier national des infractions et celui des permis » pour pouvoir suivre et appliquer les deux aspects du permis à points, le pédagogique et le dissuasif. Par ailleurs, afin d'améliorer les aspects organisationnels de prise en charge de la sécurité routière, un accord de partenariat a été signé avec la France et une délégation espagnole est en visite de travail dans notre pays. Ceci dans le cadre du jumelage entre le Centre national de prévention et de sécurité routière et la Direction générale routière espagnole.Souhila HabibLes accidents par les chiffres 8,97% des véhicules impliqués dans les accidents en 2015 sont des poids lourds. Avec 2.486 accidents en zones rurales et 671 en zones urbaines. Le transport en commun est impliqué dans 2,64% des sinistres. 470 accidents en zones urbaines et 461 en zones rurales. Les motocycles sont impliqués dans 9,87% d'accidents.




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