Algérie

De nouveaux défis pour le théâtre de Béjaïa Le 4e art «passionne» toujours la capitale des Hammadites



De nouveaux défis pour le théâtre de Béjaïa                                    Le 4e art «passionne» toujours la capitale des Hammadites

Photo : M. Hacène
De notre correspondant à Béjaïa
Kamel Amghar
A chaque ville ou région correspond une identité culturelle qui en est le reflet. Quand, par exemple, on évoque Constantine ou Tlemcen, on pense immédiatement au malouf, cette musique andalouse des temps fastes de la civilisation musulmane. A Oran et Sidi Bel Abbès, c'est plutôt le raï et ses ambiances festives. Alger se décline mieux dans le chant chaâbi et l'atmosphère enfiévrée des qaâdates. Béchar sent la ferveur du gnawi. Tamanrasset, le rythme endiablé du karkabou. Sétif, les airs mélodieux de la zorna. Les Aurès, l'harmonie et le rythme. La Kabylie, ses chants, son folklore et ses danses. Ainsi de suite, toute cité se forge une espèce d'identité culturelle qui la distingue des autres.La ville de Béjaïa, en plus des sonorités musicales qui sont les siennes, se passionne surtout pour le théâtre. Même si son avènement est relativement récent dans la région, le 4ème art enthousiasme au plus haut point la capitale des Hammadites. Au fil du temps, le Théâtre régional de Béjaïa (TRB) a su, plus ou moins, entretenir cette flamme. C'est sous la direction de Malek Bouguermouh, au cours des années 1980, que le TRB a connu ses heures de gloire, en faisant de l'institution un lieu de réflexion sur les enjeux de l'art et de la culture et un espace ouvert à toute autre forme de création.
«Tout public est l'artisan de son théâtre plus encore que l'écrivain ou le metteur en scène». Cette devise des adeptes du théâtre populaire a inspiré toute l''uvre de Bouguermouh jusqu'à l'ultime instant de sa vie. Il a toujours cru que le théâtre ne prenait sa pleine signification que lorsqu'il parvient à assembler et unir. Il avait une conception foncièrement démocratique de la mission politique et esthétique du théâtre. Une espèce de «service public» qui soit l'instrument d'une véritable culture populaire. Malgré sa disparition précoce, à l'apogée d'une carrière prolixe, Malek représente encore un symbole fort et un exemple d'abnégation pour les populations de la wilaya de Béjaïa qui se souviennent toujours de sa générosité et de sa disponibilité.Au cours des années 1990 et au début des années 2000, malgré une crise financière asphyxiante, Ahmed Khoudi, Mohamed Fellag et Tahar Arezki, qui se sont succédé à la direction du TRB, ont assuré le «service» dans des conditions extrêmement difficiles. Il y eut, quand même, des spectacles, des tournées et la même affluence du public.Aujourd'hui, le TRB, bénéficiant de ressources nécessaires, se remet sérieusement au travail pour étoffer un palmarès riche d'une trentaine de pièces produites et d'une vingtaine de coproductions. Pour la première fois, le TRB vient d'accueillir avec succès le Festival international de théâtre d'Alger (FITA) qui sera dorénavant domicilié à Béjaïa. Sous la direction de Omar Fetmouche, le théâtre de Béjaïa est appelé à se créer une dynamique culturelle à la dimension de l'héritage laissé par ses prédécesseurs. On pense naturellement à des ateliers de formation, au soutien conséquent aux troupes d'amateurs, à une meilleure synergie avec le tissu associatif local, à plus d'ouverture envers le public (écoles, universités, instituts et centres de formation, petites localités de l'arrière-pays) et à une présence plus active sur Internet. Le prochain festival international de Béjaïa devrait être haut en couleurs. En tout cas, bien meilleur que l'édition «réussie» qu'on vient de clôturer. Les moyens existent. L'ambiance y est. Tous les ingrédients sont réunis pour donner plus d'envergure à ce grand rendez-vous.




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