Quelques jours à peine après l'amélioration de la situation en matière
d'approvisionnement, la tension sur le carburant s'est encore subitement
manifestée, hier, dans la wilaya d'Oran et d'autres wilayas de l'Ouest, à
l'instar de Mostaganem et Sidi Bel-Abbès.
Même constat à Constantine où la pénurie s'installe.
Les mêmes scènes ont commencé à se dérouler au niveau des stations-service
qui disposaient de carburant. Un grand nombre d'entre elles ont carrément fermé
pour manque de carburant tandis que celles ne disposant que du mazout et de
l'essence normal ou du sans plomb étaient prises d'assaut dès les premières
heures de la matinée. Selon des sources concordantes, l'éventualité d'une autre
tension a été rapidement véhiculée au cours du week-end, c'est ce qui explique
la ruée vers les stations-service. Le même décor et la même ambiance, caractérisés
essentiellement de files interminables de véhicules et d'altercations entres
les automobilistes, prévalent depuis la matinée d'hier dans la quasi-totalité
des stations-service ouvertes. Vraisemblablement pris au dépourvu, les
pompistes étaient dépassés par cette tournure à répétition. « C'est très
difficile de travailler dans de pareilles conditions. Nous nous sommes armés de
patience pour tenter d'éviter tout débordement. La situation est tendue et les
automobilistes sont nerveux », a expliqué en substance un pompiste de la station-service
El-Bahia, située non loin du centre régional de
distribution de carburant où régnait, hier, un climat délétère. Une ambiance
tendue a prévalu également hier, au niveau de la station-service de la commune
de Bousfer, daïra d'Aïn El-Turck. La ruée vers cette station s'explique par le fait
que c'était la seule station dans ladite daïra où le carburant, notamment le
super, était encore disponible. Les deux autres stations-service de Bouiseville et St- Germain étaient fermées. Hier, en fin de
matinée, la station de Bousfer était toujours
submergée par une multitude impressionnante de voitures, mais fort heureusement,
aucune incartade n'a été enregistrée. Nombre d'automobilistes se sont déplacés
de la ville d'Oran et ses environs immédiats pour s'approvisionner en carburant
super, qui n'était pas disponible dans plusieurs stations de la wilaya d'Oran »,
a expliqué un pompiste de ladite station.
A Constantine, les automobilistes et particulièrement les « taxieurs » d'entre eux, pour qui le temps c'est de l'argent,
se plaignent que pour faire le plein de carburant, ils sont obligés de
patienter longtemps dans des chaînes devant les pompes à essence, qui, parfois,
sont interminables, avant d'être servis. Selon eux, « à l'exception de
certaines plages horaires, généralement situées en fin de soirée, où il est
encore possible de se faire servir assez rapidement, c'est depuis quelque temps
le phénomène des grandes chaînes durant pratiquement la quasi-totalité de la
journée. Questionné sur ce sujet, le directeur de l'énergie et des mines, M. Bouzidi, reconnaît les gènes, embarras et autres
incommodités que les automobilistes peuvent éprouver, en faisant la chaîne
devant les pompes à essence, expliquant la chose par un réel déficit que
connaît la wilaya de Constantine en matière de stations d'essence. Celle-ci
compte, dira-t-il, 37 stations qui, manifestement, ne répondent pas à la
demande et dont nous estimons le déficit entre 30 et 35 %. Maintenant que cinq
stations ont été démolies pour les besoins du tracé du futur pont transrhumel, la situation est pire, la ville ayant été
ainsi amputée de pratiquement de 50% de ses stations.
QUAND LES AUTOMOBILISTES GUETTENT LES… CAMIONS-CITERNES !
La crise du carburant perdure à Mostaganem et semble s'être aggravée depuis
quelques jours. Le spectacle des longues files d'attente est devenu un décor
quotidien pour les riverains des stations d'essence dans les quartiers et les
villages. L'attente dure parfois jusqu'à plus d'une heure et demie aux heures
de pointe, notamment les fins de journées. Les raisons ? Elles sont immédiates :
rupture dans les chaînes d'approvisionnement. « Cela fait deux semaines que
cela persiste », nous indique un pompiste en chômage technique depuis hier
matin, après que la dernière goutte de super eut été
vendue. « Avant-hier, on nous a approvisionnés en « sans plomb » uniquement. Pour
le super et le normal, nous n'avons reçu aucune citerne depuis des jours ». Attiré
par l'occasion de faire état de leurs griefs, certains demanderont à ce qu'on
parle du « problème de l'huile moteur Naftal. Moi, j'en
achetais à volonté, il y a des années. Depuis l'été, on nous en donne deux fûts
seulement. C'est la base de mon activité commerciale et avec la crise de
l'huile, je ne vends rien mais je paye les charges, les salaires, les impôts ».
Huile et essence font donc la crise dans cette wilaya carrefour, connue pour
être d'un grand trafic routier pour cause de vocation portuaire. Les files
d'attente sont telles qu'elles posent problème pour la fluidité de la circulation
aux alentours des stations et empêchent l'accès aux pompes de mazout qui
restent un peu plus généreuses en cette saison. Un spectacle inédit que celui
d'automobilistes guettant, au loin, l'arrivée des… camions-citernes !
A Sidi Bel-Abbès, la pénurie d'essence super et
sans plomb, qui a touché la wilaya à la fin de l'année écoulée, est réapparue
jeudi dernier. Depuis, de longues files de véhicules se sont constituées à
travers l'ensemble des stations de la ville dont la plupart avaient levé les
tuyaux pour signaler le tarissement des citernes. Quelques stations ont
continué à servir l'essence normale jusqu'à vendredi dans la matinée, et il
fallait patienter des heures pour espérer une vingtaine de litres. Les quelques
stations-service qui avaient encore de l'essence étaient prises d'assaut par
des centaines de personnes qui sollicitaient les pompistes avec des jerricans
en évoquant la panne sèche de leurs véhicules. On apprend qu'hier matin, quelques
stations ont été approvisionnées à hauteur de 7.000 litres, ce qui
ne tiendrait pas une demi-journée, nous signale un pompiste. Certains gérants
de stations ont refusé la quantité fixée par Naftal
de peur d'être accrochés par des automobilistes en colère. Ceux qui ont accepté
d'être alimentés continuent de jouer la carte de la prudence en évitant de
recourir à la pompe en plein jour.
A noter que toutes nos tentatives de joindre la Direction générale de Naftal ont été vaines.
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Posté Le : 09/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : R B, A H, A El Abci, K D
Source : www.lequotidien-oran.com