Le torchon brûle entre les travailleurs des trois ports pétroliers du
pays et STH, filiale de Sonatrach spécialisée dans le transport des
hydrocarbures.
Selon les syndicalistes, «STH voudrait investir les activités de
remorquage, d'amarrage et de pilotage, ce qui relève des prérogatives mêmes des
entreprises portuaires». Pour le partenaire social, il est question de l'avenir
même des travailleurs de ces ports, particulièrement ceux du port d'Arzew, un
port à hydrocarbures à 99%, à la différence des ports de Béjaïa et de Skikda,
des ports dits mixtes. Concrètement, l'enjeu concerne le transfert total ou
sélectif des équipements utilisés pour les activités sus-citées, qui sont
propriété des entreprises portuaires, au profit de STH. Ce transfert de moyens
pourrait également s'accompagner d'un transfert des équipages ou d'une partie
de ces équipages, qui basculeraient ainsi sous tutelle de STH, affirment les
syndicalistes. Un commission mixte (ministère du Transport-ministère de
l'Energie et des Mines) se penche depuis 2008 sur ce dossier sensible qui a la
lourde tâche de définir les prérogatives de STH, d'un côté, et celles des
entreprises portuaires d'Arzew, Béjaïa et Skikda, de l'autre.
Même si aucune décision n'a été
prise à ce jour à propos de ce transfert d'équipements et éventuellement
d'équipages, le projet devrait prendre forme dès le 11 octobre prochain, selon
certaines indiscrétions. Selon ces mêmes indiscrétions, l'administration du
port de Skikda serait d'accord pour un transfert de 50% des équipements au
profit de STH, alors que celle du port d'Arzew serait plutôt pour «une solution
qui consisterait à céder le tout ou rien», c'est-à-dire l'ensemble des
équipements et leur équipages qui passeraient sous tutelle de SDH ou rien du
tout. L'administration du port de Béjaïa serait quant à elle, selon les mêmes
sources, totalement contre la cession au profit de STH.
Pour ce qui est du partenaire
social, avec le dossier relatif à la situation qui prévaut au port d'Alger, le
dossier STH-ports pétroliers figure parmi les deux principaux points mis à
l'ordre du jour de la prochaine réunion de la Coordination nationale des ports
prévue hier à Alger, en présence des représentants syndicaux des dix ports
algériens.
La coordination nationale des
ports, par la voix de son premier responsable, M. Dris Benbraïk, a en effet «
dénoncé la démarche unilatérale des pouvoirs publics » et constate de nouveau
que « le partenaire social n'a pas été associé à l'entretien qui s'est tenu
dernièrement entre les trois PDG des ports d'Arzew, de Skikda et de Béjaïa et
le ministre des Transports, M. Amar Tou ».
De son côté, le Conseil syndical
de l'entreprise portuaire d'Arzew, qui considère que les travailleurs qu'il
représente « sont sérieusement menacés par un quelconque transfert des
activités », n'a pas caché sa plus grande inquiétude à l'égard de ce projet.
Pour lui, plus de 1.000 travailleurs sont menacés. « Notre entreprise est
performante et personne ne peut le nier. Elle dispose de 13 remorqueurs, tous
opérationnels, alors qu'en 1993, on n'en n'avait que 3. En plus, notre
personnel est très bien formé. Plus de 100 cadres de notre entreprise sont
hautement formés », a affirmé M. Boutbal Benchohra, secrétaire général de la
section syndicale de l'EPA. « On ne peut pas permettre la mise en péril de
plusieurs années de travail et de sacrifices », affirment par ailleurs les
syndicalistes de l'EPA, qui rejettent « dans le fond et la forme toutes les
dispositions prises dans le cadre de la convention STH ».
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Posté Le : 08/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Barti
Source : www.lequotidien-oran.com