De nombreux sites patrimoniaux ont besoin d'opérations de restauration Bien qu'ils constituent des pans de la mémoire collective

De notre correspondant à Aïn Defla
Madani Azzeddine

La préservation du patrimoine permet de conserver les traces d'une grande partie de l'histoire d'un pays, d'une région ou d'un quartier. Les spécialistes de ce domaine disposent d'outils techniques pour effectuer leur mission de préservation. Généralement c'est des architectes spécialisés qui trouvent les moyens spécifiques pour remettre sur pied et consolider des structures ayant servi, à des époques lointaines, à abriter nos ancêtres et leur offrir le milieu propice pour mener une vie ordinaire.Au niveau de la wilaya de Aïn Defla, connue pour son patrimoine historique important, qui reflète plusieurs périodes de l'histoire du pays. Celle ville coloniale constitue l'étape ayant le plus marqué la population de cette région d'autant que de nombreux citoyens ont été sauvagement torturés et assassinés alors que d'autres ont donné leur vie pour que le pays retrouve sa liberté.La préservation de ces lieux de mémoire est, depuis quelque temps, le souci principal des autorités locales. Elles ont lancé plusieurs opérations de restauration comme celle ayant ciblé le musée de l'émir Abdelkader à Miliana, une structure restaurée convenablement qui reçoit de nombreux visiteurs de plusieurs wilayas du pays et même des étrangers.La manufacture d'armes de l'émir a également bénéficié d'une opération de restauration.Cependant sur le plan restauration des quartiers, rares sont les opérations menées dans ce cadre. Ce qui risque d'accélérer la dégradation de leur état et peuvent même constituer un danger pour les citoyens qui habitent encore ces lieux.Par ailleurs, des endroits et des structures ayant servi de lieu de torture et d'emprisonnement des citoyens durant la période coloniale sont abandonnés alors qu'ils ont un rôle primordial à jouer d'autant qu'ils constituent la preuve réelle et éternelle de la barbarie de l'armée française, laquelle a voulu à tout prix anéantir un peuple qui n'a voulu que sa liberté.Aujourd'hui, la prison érigée par l'armée française dans la ferme de Bouzaher, située à la sortie ouest du chef-lieu de Aïn Defla n'est que ruines depuis que la décision de sa démolition a été prise par les anciennes autorités locales dans un but de construire à sa place un marché de gros de fruits et légumes, lequel n'a pas encore vu le jour.Cette prison qui devait être classée patrimoine historique témoignant aux générations actuelles et futures des souffrances d'une partie de la population locale, qui a subi les différentes formes de tortures et d'assassinats, a été malheureusement détruite.Aujourd'hui beaucoup de citoyens de cette wilaya se rappellent des gens qui ont perdu leur vie dans ce lieu, un lieu qui doit être restauré en dépit de sa destruction.En somme, dans cette wilaya il semble qu'il reste encore beaucoup à faire pour restaurer les lieux historiques et particulièrement les endroits ayant servi de lieu de torture pour qu'ils témoignent de la souffrance de nos aînés. La prison de Bouzaher et celle de Ganbo très connues dans cette région, situées l'une à l'ouest et l'autre à l'est du chef-lieu de Aïn Defla, sont à restaurer. Elles risquent de disparaître de la mémoire des générations futures si rien n'est fait pour les protéger et les classer patrimoine historique à préserver.