Algérie

De nombreux anciens ministres et walis concernés



L'opération anti-corruption semble connaître un regain d'intensité depuis deux semaines durant lesquelles plusieurs nouvelles affaires ont été portées à la connaissance du public. Il en découle une atmosphère quasi similaire à celle qui avait prévalu durant les premiers jours du déclenchement du plus vaste coup de filet qu'ait jamais mené l'Algérie dans les réseaux soupçonnés de corruption. Après l'épisode mouvementé du week-end dernier et marqué par l'arrestation du patron du groupe Ennahar et celle de Laïd Benamor, cette fin de semaine a apporté avec elle de nouvelles surprises. Les noms d'anciens ministres et responsables que l'on croyait jusque-là épargnés par les soucis judiciaires figurent dans de lourds dossiers. Il s'agit de Mohamed Hattab, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Noureddine Bouterfa, ancien ministre de l'Energie et des Mines, Abdelmoumen Ould Kaddour en sa qualité de gérant de la société BRC d'Algérie. Mohamed Hattab a, lui, été placé ce jeudi sous contrôle judiciaire. Dans un communiqué rendu public le même jour, la cour d'Alger fait aussi le point sur les dernières instructions judiciaires diligentées dans plusieurs affaires de corruption impliquant plusieurs anciens ministres et walis.On apprend ainsi que certains de ces anciens ministres ont fait l'objet d'une levée des charges qui pesaient à leur encontre, Chakib Khelil et Mohamed Bedjaoui, ancien MAE en font partie. Des charges ont, par contre, été retenues à leur encontre dans d'autres affaires citées plus bas. Ces faits ne sont pas les seuls à être survenus ce week-end. Le ministre de la Justice a également demandé la levée de l'immunité parlementaire de deux députés du FLN.Le parquet général de la cour d'Alger a donc communiqué ce jeudi, «par souci de tenir informée l'opinion publique des derniers développements en matière de procédure dans les affaires de corruption», peut-on lire dans le texte rendu public.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Ces procédures concernent des dossiers très lourds dans lesquels sont impliqués pas moins de dix anciens ministres, walis et responsables de secteurs stratégiques. Elles ont abouti à la levée des charges contre certains d'entre eux et au maintien des charges pour d'autres. La même source fait enfin savoir que les juges d'instruction près le tribunal de Sidi-M'hamed ont rendu des ordonnances d'irrecevabilité et que les dossiers ont été transmis au procureur général près la Cour suprême.
Affaire de l'Algérienne des autoroutes (ADA)
Ici, la procédure judiciaire a donné lieu à la levée des charges contre Mohamed Bedjaoui, ancien ministre des Affaires étrangères, Chakib Khelil et Amar Ghoul, ancien ministre des Travaux publics.
Affaire Sonatrach II
Dans ce dossier, l'instruction a donné lieu à la levée des charges contre Chakib Khelil en sa qualité d'ancien ministre de l'Energie et des Mines. Le parquet d'Alger ne fournit aucun détail supplémentaire. En avril dernier, un communiqué de la Cour suprême avait, de son côté, annoncé avoir reçu deux dossiers de poursuites à son encontre pour «infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l'étranger». La même source ajoutait que «la conclusion de deux contrats par la compagnie Sonatrach avec deux entreprises étrangères en infraction à la loi» constituait le deuxième motif de poursuites.
Affaire de l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT)
Les juges d'instruction ont retenu les charges contre Abdelmalek Sellal, en sa qualité d'ancien ministre des Ressources en eau, de l'ancien wali de Béjaïa, de l'ancien wali de Tizi Ouzou, et de Nouria Yamina Zerhouni, en sa qualité d'ancienne wali de Mostaganem. C'est la septième affaire pour laquelle est donc inculpé l'ancien Premier ministre.
Ce mercredi, il comparaîtra avec Ouyahia et deux autres ministres de l'Industrie dans un procès en appel dans le dossier de l'automobile pour lequel il a été condamné à douze années de prison en première instance. Mercredi dernier, il a été également amené au tribunal de Sidi-M'hamed pour comparaître dans l'affaire de l'ancien patron de la police, Abdelghani Hamel.
Il a été également inculpé dans le dossier Haddad, Tahkout, Eulmi et celui du financement occulte de la campagne électorale pour le cinquième mandat. Le nom de Nouria Zerhouni apparaît pour la seconde fois puisqu'elle a déjà été condamné à cinq ans de prison dans l'affaire de l'automobile.
Affaire de l'entreprise publique Batigec
Elle a donné lieu à la levée des charges contre Hamid Temmar, ancien ministre des Participations et de la Promotion de l'investissement.
Affaire BRC
Le parquet d'Alger fait savoir qu'il a été procédé au maintien de la responsabilité de Chakib Khelil en sa qualité d'ancien ministre de l'Energie et des Mines et de Abdelmoumen Ould Kaddour, en tant que gérant de la société BRC Algérie.
Affaire SNC Lavalin
Les charges ont été retenues contre les deux anciens ministres de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil et Noureddine Boutarfa.
Mohamed Hattab sous contrôle judiciaire
Cette mesure a été prise par le magistrat en charge du dossier de l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports au niveau de la Cour suprême. La même source indique que le concerné a été entendu «dans plusieurs affaires de corruption concernant son mandat de wali de Sidi-Bel-Abbès». Aucun détail au sujet des affaires pour lesquelles il est poursuivi n'a été fourni. Le communiqué évoque, cependant, que ces poursuites se font sur la base de soupçons de «privilèges injustifiés accordés en violation des dispositions législatives et réglementaires, du gaspillage intentionnel de biens publics, d'abus de position et de conflits d'intérêts». Il a été ordonné le retrait de ses documents de voyage. Mohamed Hattab se trouve dans l'obligation de signer un procès-verbal une fois par mois devant le juge.
Demande de levée d'immunité parlementaire de députés
Cette demande a été introduite ce jeudi par le ministre de la Justice. Aucune information fiable ne renseigne sur cette nouvelle affaire, mais elle comporte, selon des sources concordantes, plusieurs députés, dont deux du FLN.
Les noms de Habib Kaddouri et Mohamed Seghir Mir ont circulé à travers plusieurs médias télévisés de journaux électroniques.
A.'c.


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