Algérie

De lourdes peines requises



L'audition des principaux prévenus s'est achevée samedi dans le procès de Mme Maya. Au terme d'une longue journée, de lourdes peines ont été requises par le procureur de la République.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Ces peines varient entre cinq et quinze ans, et elles sont assorties d'amendes tout aussi importantes avec décision de procéder à la saisie conservatoire des biens de tous les accusés. Les cinq ans ont été requis à l'encontre de Chafik Ghazi, fils de l'ancien ministre du Travail, lui aussi détenu pour la même affaire. Le procureur de la République a, cependant, demandé dix ans de prison à l'encontre du père.
Poursuivi en qualité d'ancien wali de Chlef, ce dernier a vu sa santé se détériorer sensiblement durant son incarcération. Durant le procès qui s'est déroulé en première instance, ses avocats ont d'ailleurs exigé qu'une expertise médicale soit d'abord menée afin de déterminer ses capacités à répondre aux questions.
Atteint de la maladie de Parkinson, il a été jugé apte à répondre aux questions, mais le médecin assermenté auprès du tribunal de Chéraga a tenu à indiquer que les symptômes étaient plus prononcés que lors de la dernière visite. Le père et le fils devront également payer des amendes, 500 000 DA pour le premier et un million de DA pour le second, pour avoir occasionné des pertes au Trésor public en octroyant des avantages à la principale accusée.
Ce que l'on retient surtout des propos de Mohamed Ghazi est son insistance à affirmer qu'il avait apporté son aide à Mme Maya car elle s'était présentée comme étant la fille de Abdelaziz Bouteflika. Il rappelle, en outre, que cette dernière lui avait été recommandée par Mohamed Rougab, ancien secrétaire particulier du Président déchu, et qu'il n'avait jamais osé remettre en cause la qualité de Mme Maya, même lorsqu'il s'est avéré que « son vrai nom était Nechnache Zoulikha ».
Dans ses propos, Mohamed Ghazi indique que cette situation avait également trompé l'ancien responsable de la DGSN. Mme Maya lui avait, en effet, demandé de la mettre en contact avec lui, après qu'un vol eut survenu dans sa villa à Moretti, et c'est encore en qualité de fille du Président que l'ancien ministre du Travail l'avait présentée à Hamel.
Les deux hommes nient avoir agi en contradiction avec la loi. Ghazi soutient que l'octroi de 15 000 hectares à Chlef à la mise en cause (le terrain devant servir à un projet de pompe à essence dans cette même wilaya) et toutes les autres aides apportées venaient suite à des instructions émanant directement du président de la République.
Abdelghani Hamel se dit, lui, victime d'une machination, car son seul tort est de s'être déplacé chez Mme Maya après le vol qui a eu lieu en son domicile. Dans son réquisitoire, le procureur de la République a demandé une peine de douze ans de prison à l'encontre de l'ancien responsable de la DGSN.
Abdelghani Zaâlane, ancien ministre des Travaux publics, est, quant à lui, poursuivi en sa qualité d'ancien wali d'Oran. Le ministère public demande dix ans de prison et le paiement d'une amende d'un million de DA.
Durant l'exercice de ses fonctions à Oran, il avait été contacté par Mohamed Ghazi qui lui avait recommandé des personnes voulant investir dans cette wilaya. Il s'agit d'hommes d'affaires qui s'étaient rapprochés de Mme Maya à l'époque où elle semblait avoir une forte influence sur certains hauts responsables.
Le représentant du ministère public a également requis une forte peine à l'encontre de Nechnache Zoulikha et ses deux filles. Il a demandé 15 ans de prison assortis d'une amende de six millions DA à l'encontre de la mère, et dix ans de prison à l'encontre de Farah et Imène. Les deux jeunes femmes ont fondu en larmes durant leur audition.
À tour de rôle, elles ont tenu à rappeler à la juge de la cour de Tipasa qu'elles étaient étudiantes à l'époque où se déroulaient les faits, et que leur jeune âge ne leur permettait pas de gérer des affaires aussi importantes.
Durant son audition, Mme Maya a défendu sa qualité de femme d'affaires et nié tout lien de parenté avec Abdelaziz Bouteflika, ami de son père durant la Révolution. La journée d'hier dimanche a été consacrée aux plaidoiries des avocats.
A. C.


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