Algérie

De longues files, des rixes et des quantités insuffisantes



Dans le but de réguler le prix de la pomme de terre actuellement appliqué par les commerçants à travers l'ensemble des communes de Chlef, à l'instar des autres wilayas du pays, l'Office national interprofessionnel des légumes et viandes (Onilev) a procédé, depuis quelques jours, au déstockage d'une quantité de ce produit de large consommation.Répartie à travers les marchés de gros et de proximité presque partout dans la wilaya, la pomme de terre, ayant fait l'objet du déstockage en question, est vendue à 50 DA le kg, contrairement aux prix affichés par les autres commerçants et qui varient entre 120 et 140 DA le kg.
Mais pour pouvoir obtenir une quantité de la marchandise convoitée, il faut se lever tôt. Pour Mohamed B., un père de famille qui habite hay Charra dans la commune de Chlef, l'attente a trop duré car cela fait presque deux heures qu'il attend son tour pour être servi.
"Plusieurs voisins et moi sommes là depuis 6h. Il est déjà presque 8h et notre tour n'est pas encore arrivé, car comme vous le voyez, la file d'attente est très longue. On vient de plusieurs quartiers de la ville pour s'approvisionner en pommes de terre que nous ne pouvons acheter ailleurs compte tenu des tarifs exorbitants que les autres commerçants appliquent depuis des semaines", soulignent, ensemble, Mohamed B. et nombre de ses voisins au milieu de la longue file d'attente qui encercle le marché de proximité à hay Zeboudj, dans la ville de Chlef.
Tous souhaitent la multiplication des points de vente de ce genre dans les quartiers de la ville de Chlef, "ce qui permettra à l'ensemble des consommateurs de se satisfaire en pommes de terre, car la demande concernant ce produit est trop forte".
Devant un autre point de vente dans la commune de Chettia, à une quinzaine de kilomètres au nord-est du chef-lieu de la wilaya, la situation a plusieurs fois dégénéré et failli prendre une regrettable et fâcheuse tournure entre les nombreux clients de tous âges qui forment, quotidiennement, de longues files d'attente depuis le début du déstockage de la pomme de terre. Et n'étaient les interventions de certains citoyens présents sur les lieux, l'irréparable aurait été commis.
"Les disputes éclatent et les insultes s'échangent de part et d'autre subitement à l'intérieur de la file pour un oui ou pour un non. Ajouté à cela le stress, l'angoisse et la peur de ne pas pouvoir obtenir ses kilos de pommes de terre, car d'après ce que disent des agents travaillant dans ce marché, les quotas de pommes de terre accordés ne peuvent satisfaire toute la demande, raison pour laquelle d'ailleurs, les stocks de la marchandise en question sont rapidement épuisés et que la plupart retournent bredouilles à la maison", relatent plusieurs clients à Chettia.
Dans certaines autres communes de la wilaya, les rixes entre clients se trouvant dans la file d'attente depuis des heures et ceux ne la respectant pas et qui veulent être servis avant tout le monde, obligent les agents chargés de distribuer la marchandise de baisser rideau, et ce, compte tenu de la confusion qui règne.
"C'est parce que ceux qui veulent passer devant tout le monde et qui ne respectent pas les longues files d'attente font partie d'un réseau composé de plusieurs individus qui profitent de l'occasion pour acheter le maximum de pommes de terre déstockées qu'ils vont, par la suite, revendre ailleurs à des prix excessivement élevés, si bien que les quotas que nous recevons ne suffisent pas !", révèle l'un des employés d'un point de vente à Chlef.
Pour rappel enfin, cette opération de déstockage de la pomme de terre devenue subitement un produit difficile à obtenir ? pourtant de large consommation compte tenu de la flambée de son prix ? a été décidée par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural dans le but de stabiliser l'approvisionnement du marché. Elle se poursuivra, enfin, jusqu'à la mi-novembre.

AHMED CHENAOUI


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