Algérie

De la «vitre brisée»



Une célèbre expérience pas très connue !
On a laissé deux voitures abandonnées, l'une dans un quartier situé dans une zone pauvre et conflictuelle et l'autre dans une zone riche et tranquille.
Le résultat n'est pas très difficile à vérifier. La voiture qui se trouvait dans la zone pauvre, a souffert de considérables imperfections au bout de quelques heures, alors qu'elle est restée intacte dans la zone riche. Avec ce résultat, une conclusion : La pauvreté et la marginalisation sont «coupables» du délit (')
Cependant, l'étude n'était pas encore terminée. Au bout d'une semaine, la voiture située dans le quartier pauvre était à l'état de déchet alors que la voiture située dans le quartier riche n'avait toujours pas de marques de vandalisme. Les chercheurs se sont décidé de changer quelque chose dans la situation et ont cassé une vitre de la voiture qui se trouvait en parfaite condition. Que s'est-il passé ' Le vol, la violence et le vandalisme ont réduit la voiture au même état que celle qui se trouvait dans le quartier pauvre.
La conclusion finale est que : la cause n'est pas la pauvreté, mais le fait que la vitre brisée sur une voiture abandonnée transmet une idée de détérioration, de désintérêt et d'insouciance qui va créer un sentiment d'absence de loi, de normes et de règles. La vitre brisée crée la sensation que tout est possible. Dans cette situation, chaque attaque dont la voiture souffre réaffirme et multiplie l'idée que le vandalisme devient irrésistible.
La conclusion algérienne est toute simple pour ce qui concerne l'état général des bâtiments, de la gestion des déchets, de l'hygiène publique et des solutions : la maintenance, le suivi, le respect des règles de base d'une vie apaisée en société (du moins dans ses apparences) sont liés à la présence de lois, de normes, de règles à respecter et à faire respecter de manière égale et continue, chacun des citoyens et des travailleurs (fonctionnaires, entre autres, chargés du suivi pour ce faire ) étant mis devant ses responsabilités.
Il est évident qu'il est, bien souvent, pas nécessaire de brandir les réglementations qui sanctionnent à-posteriori mais simplement, en aval, de se suffire de faire son travail de manière parfaite ou presque parfaite et complète. Il est tout aussi évident que le citoyen suivra. Un homme averti en vaut deux !
Pas toujours, il est vrai. Ainsi, on remarque bien, de bon matin, l'état très, très propre de nos rues, ruelles et avenues, suite au passage quasi-régulier (souvent avec des moyens comptés parfois sans bavettes et sans gants de protection) des travailleurs chargés du nettoyage des trottoirs, des avaloirs, du ramassage des poubelles (0,8 à 1,1 kg de déchets par habitant). Hélas, une heure après, les cafés et les magasins ouverts, c'est le grand foutoir : des gobelets, partout, des mégots, partout, des bouteilles en plastique, des mouchoirs, des quignons de pain et des restes de croissants partout une poubelle à ciel ouvert. Presque partout. A noter que l'Algérie consomme près de sept (7) milliards de sacs en plastique par an et que «60 à 80% des déchets plastiques sont jetés dans la nature, la mer et les Oueds. On remarque aussi, en plus des chiens errants ici et là, dans les parkings publics (non gérés et non surveillés) et les terrains encore vagues, des véhicules à l'état de carcasses qui rouillent. C'est dire qu'en plus de l'action publique de grand nettoyage, il faudra ajouter toute une action pédagogique ininterrompue allant de l'école aux immeubles et aux ateliers, en passant par les médias (tout particulièrement les médias dit lourds dont les «cahiers des charges de service public» devraient comporter des contraintes liées au problème) , fustigeant (ou moquant) les «sales» gestes, signalant les points dégradés et mettant en exergue les campagnes citoyennes de propreté (comme celles vues lors du «hirak» ou dans les villages de l'intérieur du pays, tout particulièrement en Kabylie). Car, ce qui est absolument certain les lois et autres réglementations recensées, sont très nombreuses. Uniquement de 2003 à 2008, il a été comptabilisé pas moins de 25 textes dits de «deuxième génération» liés directement ou indirectement à l'environnement et à sa protection, cela va de soi. De même, un «secteur politiquement instable» : depuis 1977 à 2020, le ministère a connu 11 changements de statuts.
Ce qui ne suffit pas, ne suffit plus.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)