Algérie

De la triple indépendance à la course contre la montre



L’Algérie a célébré hier le 46e anniversaire de son indépendance. Une génération après la fin de la guerre contre l’occupant, quels progrès ont été réalisés en matière de réduction de la dépendance financière, alimentaire et technologique ?1- L’extinction de la dette extérieure
L’Algérie est parvenue ces dernières années à réduire de façon significative sa dette extérieure. Son volume a chuté à 5 milliards de dollars en 2007, soit moins de 10% des recettes exportations. Avec des exportations d’une valeur de 50 à 60 milliards de dollars ces deux dernières années, l’Algérie n’a pas besoin de mobiliser des prêts extérieurs pour financer ses importations et ses investissements. Les réserves en devises dépassent les 110 milliards de dollars, soit de quoi faire face à un retournement du marché pétrolier pendant au moins trois ans. L’Algérie, en somme, n’est plus dépendante financièrement de l’extérieur. Elle a reconquis sa souveraineté dans ce domaine.2- Une balance commerciale déséquilibrée
En revanche, 46 ans après avoir recouvré sa liberté, elle est très dépendante des importations alimentaires, principalement en céréales et lait. Son commerce agricole est très déséquilibré. Elle importe pour 5 milliards de dollars de produits alimentaires et n’exporte même pas 5% de ce  montant. Cette tendance est une caractéristique de la décennie 90 et des huit années de 2000. Ce qui veut dire que peu de progrès ont été enregistrés dans ce domaine. L’Algérie peut devenir pourtant un grand pays agricole et un exportateur non négligeable dans la région. Elle dispose de ressources financières, hydriques et un potentiel de 40 millions d’hectares pour parvenir à ce rang. Il suffit en particulier de libérer les initiatives, de réduire le morcellement des terres, d’encourager les investissements dans les exploitations modernes et l’intégration de l’agro-industrie.3- Une grande perte de substances
L’Algérie reste très dépendante en matière de technologies dans quasiment tous les domaines. Si elle a investi tous azimuts dans la formation pendant quatre décennies, dont l’un des fruits est le nombre assez appréciable de médecins pour mille habitants, elle pâtit d’une politique de rupture avec l’accumulation des connaissances menées au cours des quatre décennies de l’Indépendance et d’une gestion catastrophique des ressources humaines. Résultat, l’Algérie s’est vidée d’une grande partie de sa substance à travers la fuite des cadres vers l’étranger, et d’un recours quasi exclusif aux sociétés et à l’ingénierie étrangère pour la réalisation des grands projets. Elle mène, cependant, une course contre le temps pour rattraper les différents retards technologiques. Saura-t-elle utiliser sa manne financière en vue de favoriser l’acquisition tous azimuts de savoir-faire, pousser l’intégration de son industrie, la compétitivité de son appareil de production de biens et services et la mise à niveau des ressources humaines ? Des ingrédients d’un développement durable.


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