Algérie

De la révolte du Cameroun à la confirmation de l'Egypte



Puisque nous y sommes, prenons le risque : Hassan Shehata est un adepte du classicisme, celui qui s'inspire du football anglais. Lorsqu'il était un jeune joueur, on a dû lui répéter «qu'on ne change pas une équipe qui gagne», conformément au principe sacré encore appliqué outre-Manche. C'est donc sans surprise qu'il a aligné la même équipe qui a battu le Cameroun il y a quelques jours. Les remplaçants se sont assis sur le banc, y compris le meilleur joueur en Afrique, le polyvalent Abou Treïka. Or, et au nom d'une farouche rivalité qui oppose les deux équipes - et étayée par un incident entre des dirigeants soudanais et des journalistes égyptiens la veille du match - le coach Mohamed Abdallah a dû superviser très attentivement la cassette de la rencontre Egypte-Cameroun. Il lui fallait donc prendre ses dispositions. D'abord, il a placé cinq défenseurs, avec deux stoppeurs et un libéro. Ensuite, il a donné des consignes strictes à ses hommes, et notamment pour bloquer la «gâchette» Zidan qui a fait tant de mal aux Camerounais. Shehata, qui a dû flairer les intentions de son rival soudanais, a demandé à Zidan d'évoluer plus en retrait (en 10), et plaçant Zaky en pointe. Cette permutation entre les joueurs égyptiens n'a pas empêché que Zidan soit l'objet d'une surveillance étroite. De fait, les défenseurs et hommes du milieu soudanais y sont allés gaiement. Et si l'incohérent arbitre béninois Codjia avait appliqué les lois du jeu convenablement, il y aurait eu plusieurs cartons rouges, notamment dans le camp soudanais. Avec les six joueurs chargés de défendre uniquement, les Soudanais ne pouvaient présenter une quelconque menace pour le keeper égyptien El-Hedari. A un moment donné, on a même vu une équipe soudanaise «coupée» en deux groupes, laissant cette zone importante pour les Egyptiens. C'est à partir de cet espace que se sont élaborées les offensives les plus dangereuses. Le coach des «Pharaons», qui se méfiait des joueurs soudanais, a donc «sacrifié» Zaky qui s'est appliqué à faire du harcèlement jusqu'à ce que Shehata consente à lancer son «arme secrète», en l'occurrence Abou Treïka. Ce footballeur talentueux a mis de l'ordre au sein du onze égyptien qui luttait pied à pied pour préserver son précieux acquis, un but obtenu sur penalty. Les événements décisifs sont allés très vite, Abou Treïka, avec le concours de Zaky, inscrivant le second but avant d'assommer les Soudanais par un exploit personnel sur le côté gauche après avoir fait mine de centrer en retrait. La cause était entendue. Et si on se demandait pourquoi Shehata n'a pas aligné d'entrée Abou Treïka, maintenant on le sait : c'est son «arme fatale». Cette journée a été très instructive avec l'autre match où tous les observateurs voulaient savoir où en était le Cameroun après sa déroute face à l'Egypte. Sous l'oeil de Roger Milla, les camarades du capitaine Song se sont remis en selle en obtenant une large victoire. Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce score donne une fausse appréciation sur le niveau actuel de cette sélection, car la plupart des buts sont la conséquence des bourdes répétées de la défense zambienne où les arrières et le gardien se sont ridiculement «illustrés» avec des buts gags. Car, finalement, le match en lui-même fut équilibré, les Zambiens ne baissant jamais les bras. On aurait dit que c'était la soirée des cadeaux. Résultat : la Zambie a établi un triste record, celui de sa plus lourde défaite depuis qu'elle participe à la Coupe d'Afrique des nations.


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