De la revanche dans l'air...

Mais ce sera difficile pour nos amis tunisiens qui évolueront devant un public pas facile et sur un terrain pas souvent potable. Et comme preuve, l'entraîneur sénégalais, Lamine Ndiaye, lui, ne semble pas du tout inquiet.
Le traitement, disait-il récemment, sera le même pour tout le monde, pas de consignes particulières. Il s'agit d'une demi-finale comme toutes les autres. «L'adversaire aurait été Al-Ahly ou Sunshine Stars, cela aurait été la même chose. Nous sommes à un niveau où le nom de l'adversaire est quelque part secondaire, puisqu'il fait partie des meilleurs.» Tout est donc clair pour les locaux, pas d'inquiétude particulière, le match est à 70% dans la poche. Il reconnaîtra par ailleurs, que «l'Espérance est une grande équipe, mais qu'il ne va pas lui réserver un entraînement exceptionnel, ce serait perdre encore de l'énergie... nous avons une équipe solide et bien préparée alors pourquoi s'en inquiéter. Pas besoin de préparer ce match autrement qu'un autre. nous savons que cette équipe tunisienne a une excellente image, la preuve son parcourt n'est pas des moindres, elle vient de décrocher la première place du championnat et surtout elle s'est qualifiée pour cette course.» Pour les invités de la journée en l'occurrence, les maghrébins Khalil Chammam, le capitaine de l'équipe de l'Espérance de Tunis mesure aussi la valeur de leur adversaire, «bien sûr on affrontera obligatoirement une des meilleures équipes d'Afrique. Nous avons une revanche à prendre, nous l'attendons depuis fort longtemps notamment depuis la finale de 2010 (0-5, 1-1). a ce niveau, dira-t-il toutes les équipes se valent (le dernier qualifié est Sunshine Stars du Nigeria). Peut-être que par rapport à Mazembe ou Al-Ahly, nous avons moins d'individualités. Des joueurs comme Banana ou Darragi sont partis en Europe. Mais je pense que notre effectif est plus équilibré.» L'Espérance de Tunis a pas mal changé depuis sa victoire en Ligue des champions en 2011. A une question relative à la valeur de ce fou du football, il répondra par «ce n'est pas facile de faire des comparaisons. Elle s'est renforcée, mais des joueurs sont partis. Elle s'est qualifiée assez facilement pour les demi-finales... Cela en dit long sur nos qualités. A une question posée par un confrère voilà quelques semaines sur le football tunisien qui s'est gangrené par la violence, le capitaine de l'équipe tout en faisant référence au match de Ligue des champions à Sousse (2-0, le 25 août), reconnaîtra que «cette violence est un vrai problème. Rien n'est fait. L'etat et les clubs devraient agir. Et si la violence continue, c'est que certains fuient leurs responsabilités. On joue nos matchs de championnat à huis clos, et ce n'est pas idéal pour la motivation. C'est pénalisant pour les finances des clubs qui sont souvent en difficulté. On parle de professionnalisme en Tunisie, mais il n'y a pas les bases. On joue sur des terrains de mauvaise qualité et le suivi des jeunes joueurs n'est pas satisfaisant. Dans les pays arabes, c'est toujours pareil. On se contente de ce qu'on a, alors qu'il faut se donner les moyens de réussir, et travailler davantage». Voila un indice qui révèle la préoccupation des joueurs tunisiens. Malgré les conditions difficiles dans lesquelles avancent ce championnat, le moral reste au beau fixe et tout sera déployé pour que la stratégie que mettra en scène l'entraîneur face à leur adversaire sera respectée quitte à ce que des initiatives sur le terrain soient prises pour contourner le mur des locaux et aller arracher cette victoire qui fera preuve d'une volonté sportive, d'aller rayonner sur les autres continents même si chez eux, pour l'instant, l'heure n'est pas encore sonnée pour un rendez-vous d'une réconciliation.