Algérie

De la résistance au terrorisme à la survie démocratique



De la résistance au terrorisme à la survie démocratique
9 février 1989-9 février 2009 : 20 ans sont écoulés depuis la création du Rassemblement pour la culture et la démocratie. « Le temps d'une génération », écrivait son président, Saïd Sadi, dans un message à l'occasion du vingtième anniversaire du parti. Fondé par un groupe de militants, à l'ouverture du pays sur le pluralisme politique, le RCD s'est vite affirmé en imposant les vrais débats à la société.Il s'est surtout distingué en posant de manière courageuse la question de la laïcité pour éviter l'instrumentalisation de la religion à des fins politiques. Etant à l'avant-garde des revendications démocratiques, il a souvent anticipé sur les solutions à la crise économique dans laquelle se débattait le pays. Tout le monde se souvient de cet épisode où le débat faisait rage sur le nécessaire recours au rééchelonnement de la dette extérieure algérienne, une issue que les autorités ont fini par adopter pour faire face la récession. Porté par des militants engagés, dont la plupart aigris par les luttes pour les libertés démocratiques dans la clandestinité à l'ère du parti unique, le discours du Rassemblement pour la culture et la démocratie a vite trouvé preneurs dans la société, notamment parmi les élites nationales acquises au progrès et à la modernité, « la famille qui avance », aimait-il à les qualifier feu Tahar Djaout.Le RCD, soutient Saïd Sadi dans son message, a « identifié et structuré des dossiers comme ceux de l'identité nationale, des droits de l'homme, de l'environnement, de la laïcité, du statut de la femme, de la régionalisation, de la compétitivité économique et de la construction de la matrice nord africaine ». Mais si le RCD a constitué une véritable force de propositions, la situation du pays fera également de lui le vivier de la résistance contre l'intégrisme et le terrorisme dans les années 1990. Nul ne peut nier aujourd'hui la contribution du Rassemblement pour la culture et la démocratie à la sauvegarde de la nation qui a échappé belle au péril intégriste. « Les épreuves n'ont pourtant pas manqué. Répression et assassinats ont accablé notre famille politique ('). Nos proches ont enduré abus, angoisses et frustrations », avouait le président du parti dans son message du 9 février dernier.« Le défi n'était pas simple », soutient-il, d'ailleurs, à juste titre. Selon lui, « porter un projet démocratique et affronter un système qui a fait de la violence et de la corruption des principes de gouvernance n'était pas chose aisée pour un parti qui avait choisi, dès le départ, la lutte pacifique et qui devait de surcroît, animer un débat déserté par les élites ». L'histoire retiendra, sûrement, la position du RCD le 12 novembre dernier lorsqu'il s'est opposé au coup de force constitutionnel. Elle retiendra aussi son refus de cautionner une élection présidentielle qui ferme la parenthèse de l'alternance démocratique au pouvoir consacrée par la Constitution de 1996. Saïd Sadi résume, en ces termes, le bilan de 20 ans du RCD : « Dans la vie d'un parti, qui est à la fois une force de contestation et de proposition, une période de 20 ans suffit à peine à la gestation d'un projet politique. Pendant ce temps, nous avons restauré notre histoire nationale, sauvé la patrie d'un naufrage certain et offert une alternative crédible et cohérente au pays ».


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