En dépit des malheurs et des catastrophes, des morts et des sinistrés de Ghardaïa, Bab El Oued, Moulay Slissen (rappelez-vous cette commune pauvre de la wilaya de Sidi Bel-Abbès qui avait déploré six décès et des centaines de sinistrés lors des inondations de 2007), Aïn Témouchent et, auparavant, El Asnam, l'Algérie n'est toujours pas suffisamment parée pour prévenir les risques et gérer les éventuelles catastrophes naturelles. Principal responsable de cette situation pour un pays dont toute la bande côtière est perpétuellement menacée en raison de sa situation à la frontière des deux plaques tectoniques africaine et eurasienne, la sacro-sainte bureaucratie et les lenteurs administratives (encore elles !) qui empêchent la mise en 'uvre des mesures décidées par les pouvoirs publics.On le savait déjà - et le directeur du Centre national des recherches appliquées en génie parasismique (CGS) le rappelait tout récemment encore - l'Algérie dispose de tous les instruments réglementaires portant sur la prévention des risques majeurs et la gestion des catastrophes et de quasiment toutes les structures activant dans le domaine. «Mais nous attendons toujours l'installation de la Délégation nationale au risque majeur qui doit assurer la coordination intersectorielle entre les différents intervenants», a déploré le directeur du CGS en soulignant que «la prévention des catastrophes fait appel à beaucoup de disciplines et d'expertise qui doivent être coordonnées à un certain niveau (...)» Autrement dit, en cas de tremblement de terre, d'inondation ou de n'importe quel autre sinistre majeur qui, à Dieu ne plaise, pourrait frapper le pays, les structures de prévention et de lutte risquent de ne pas pouvoir agir de manière efficiente. «On ne peut agir efficacement que dans un cadre coordonné», a-t-il encore insisté, manière de dire qu'en l'absence de l'instance en question, la chose paraît difficile, voire impossible...
Cette situation est d'autant plus aberrante pour un pays qui a connu plusieurs catastrophes en l'espace de quelques années - et qui demeure sous une menace permanente - que la décision d'installer cette instance de coordination nationale a été prise, il y a bientôt huit années, lors de la promulgation de la loi 4-20 du 25/12/2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes soit deux années après le terrible séisme qui avait frappé Boumerdès, faisant 2 300 morts et plus de 11 000 blessés.Depuis, la procrastination et l'oubli sont passés par là...
S. O. A.
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Posté Le : 08/10/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samir Ould Ali
Source : www.latribune-online.com