Algérie

De la poudre aux yeux



De la poudre aux yeux
Pratiques commerciales frauduleuses en hausse, emploi informel en progression et pouvoir d'achat en dégradation. Ce sont là quelques indicateurs parmi tant d'autres qui montrent la fragilité de la situation socioéconomique du pays et la prédominance de l'illégalité dans la sphère économique. Cette fragilité risque de s'accentuer avec les perturbations que connaît le marché pétrolier à l'échelle internationale.
Face à cette conjoncture difficile, l'on continue à faire dans le bricolage et à opter pour les solutions pompeuses sans grande efficacité. Des solutions qu'on peut juste considérer comme un pansement fait dans l'urgence pour parer à une blessure profonde. En effet, les consommateurs ne souffrent pas d'un pouvoir d'achat laminé et ne subissent pas le diktat des spéculateurs depuis hier seulement. Mais le problème a toujours été évoqué et n'a fait que s'amplifier sans que des solutions bien réfléchies ne soient appliquées dans la rigueur. Et pourtant, ce ne sont pas les constats, les orientations et les recommandations qui manquent à ce sujet. Ni même les études. La dernière en date concernant le pouvoir d'achat a été réalisée par l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) et le Conseil national économique et social (Cnes). Le dossier a été remis au Chef de l'Etat qui tranchera sur cette question. Ce fut le cas pour d'autres dossiers qui attendent toujours une prise en charge. Mais ils sont toujours au fin fond des tiroirs sans issues. Ce qui complique la situation et encourage les solutions conjoncturelles. Lesquelles ne font que s'accumuler. Ainsi, face à la hausse des prix en cette période de forte consommation et de rush sur les produits alimentaires, l'Ugta et le Cnes ont tenté d'innover pour sauvegarder le pouvoir d'achat l'espace d'un mois seulement. Les deux parties proposent aux consommateurs algérois, uniquement tout au long de cette période, un espace de vente à des prix plus bas que ceux des marchés. Est-ce vraiment ce qu'il y a lieu de faire face à la spéculation. Limiter la durée de l'opération à un mois et la circonscrire uniquement à Alger alors que le problème du pouvoir d'achat se pose tout au long de l'année et touche toutes les régions du pays. Reconnaissons-le, cette tentative d'innovation n'a pas la place qu'on veut lui donner. C'est juste une foire, celle qu'on a l'habitude d'organiser en de telles occasions. Chercher à lui donner un caractère exceptionnel et lui assigner des objectifs qui la dépassent est un leurre. Ce n'est nullement une manière de promouvoir la production nationale ni une solution pour la dégradation du pouvoir d'achat. C'est de la poudre aux yeux. Car, même les prix ne sont pas aussi bas qu'on le dit.
S. I.


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