Les résolutions du dernier sommet du G8 dont les travaux se sont déroulés le 26 juin dernier à Toronto ont dû, sans doute, convaincre définitivement les Etats africains qu'ils ne doivent pas trop compter, à l'avenir, sur les pays riches pour les aider à mettre l'Afrique sur la voix du développement. En tout cas, l'Afrique n'a plus aucun motif valable pour continuer à se bercer d'illusions.Un bilan froid des différentes aides fournies ces 5 dernières années par les membres du G8 au continent révèle sans ambiguïté qu'au-delà de ses effets d'annonce, le discours pompeux sur le partenariat et croissance en Afrique tenu par l'Occident n'est finalement que de la poudre aux yeux tant il ressort que les moyens consacrés à cette « noble » cause sont tout simplement ridicules.Preuve à l'appui, des experts ont récemment prouvé, en effet, que le club des pays les plus riches de la planète n'a respecté, à titre d'exemple, aucun parmi les nombreux engagements pris lors du sommet du G8 qui s'est tenu en 2005 en Ecosse, un sommet durant lequel pourtant tout le monde avait accepté, à l'unanimité, le principe de verser chaque année et cela sur une période de 5 ans 50 milliards de dollars à l'Afrique et d'effacer la dette des pays les plus pauvres. L'objectif à travers ces initiatives applaudies à l'époque par la planète entière était, disait-on, de jeter les bases à un monde plus juste et surtout de donner la chance à l'Afrique de rattraper son retard.Les statistiques les plus indulgentes et les plus optimistes montrent, malheureusement, que ce n'était là qu'un chapelet de belles paroles jetées en l'air. Les membres du G8 n'ont fourni, dans le meilleur des cas, que seulement 25 à 30% des aides initialement promises aux Africains. Ce constat assez lamentable peu aisément être élargi au sommet abrité par la ville d'Hokkaido au Japon en 2008 ou à celui accueilli par l'Italie en 2009. Ce que beaucoup de gens ignorent, c'est que le non-respect par les pays riches de leurs engagements a non seulement eu un effet dévastateur sur les conditions de vie de millions d'Africains mais a provoqué également la résurgence de maladies qui étaient en régression il y a quelques années à peine.Selon l'avis des experts, ce désengagement empêchera même de nombreuses nations du continent d'atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Pis encore, il est établi que certaines capitales occidentales, plutôt que de songer à respecter les feuilles de route du G8, continuent à exploiter la misère et la déchéance des Etats les plus pauvres pour faire des affaires juteuses et maintenir le continent dans le cercle vicieux de l'endettement et de la dépendance économique.Comme il fallait s'y attendre, les membres les plus en vue du G8 se sont empressés, lors de leur sommet de Toronto, à justifier leur attitude en mettant notamment en avant les arguments selon lesquels les fonds dégagés ne profitent jamais aux populations, que la majorité des pays africains sont des dictatures militaires et qu'enfin le continent est géré très loin des principes de la bonne gouvernance. Bien évidemment, il est difficile de contester un tel constat tant il correspond parfaitement à la réalité. Toutefois, les membres du G8 omettent de dire que la plupart des dictatures qu'ils dénoncent aujourd'hui n'existent que parce qu'ils continuent à les soutenir en sous-main et que dans le fond, un changement de l'ordre des choses ne les intéresse pas. Et l'opinion africaine en sait quelque chose !
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Posté Le : 01/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Zine Cherfaoui
Source : www.elwatan.com