Le monde va mal. A peine sortis de l'une des pires crises sanitaires dans l'histoire de l'humanité, voilà que les peuples, des plus nantis aux moins développés, subissent de plein fouet les contrecoups d'une guerre dont l'issue ne semble pas pour demain la veille. Sur les marchés mondiaux, les prix des céréales ont bondi de plus de 17% et les huiles alimentaires de 23%. Même les pays les plus développés comme la France subissent des perturbations palpables dans l'approvisionnement des produits alimentaires, sans parler des carburants qui prennent l'ascenseur depuis un bon moment déjà.L'autre inconnue vient de l'ex-puissance coloniale qui s'apprête à élire son nouveau locataire à l'Elysée. 68% du blé importé en Algérie provient de la France, a rappelé le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon qui propose du blé contre les carburants à des prix avantageux. Hasard de calendrier, la réunion du Conseil des ministres, hier dimanche, a été consacrée au suivi de la situation et aux prévisions de production des céréales. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni, avait rassuré en mars dernier: «L'Algérie dispose d'un stock de céréales suffisant jusqu'à la fin de l'année en cours et ne sera pas affectée par les changements survenus au niveau mondial».
Le développement de la filière céréalière nécessite l'élaboration d'un programme de recherche spécial qui lui soit dédié et qui s'étalera sur 10 ans, préconisent les experts agronomes. Le développement de la culture stratégique des céréales et légumes secs doit être entouré de tous les soins et pas seulement à cause des effets délétères de la guerre en Ukraine. L'irrigation d'appoint (ou irrigation localisée) constitue imparablement l'avenir du secteur agricole en Algérie, tant les conséquences des changements et autres aléas climatiques sont aussi imprévisibles que dévastateurs.
Selon la FAO, les pertes d'exportations attendues dans la région de la mer Noire devraient se traduire par une baisse des expéditions en provenance et à destination de la région, ainsi que par une hausse des prix mondiaux et créer davantage d'incertitude sur les marchés du blé et du maïs. L'Algérie a produit 3,6 millions de tonnes de blé pour 2021/2022 et en a importé 7,7 millions de tonnes. La dangereuse équation doit être absolument inversée.
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Posté Le : 11/04/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com