De la nécessité de prélever l'impôt sur la fortune

L'Algérie traverse une crise financière consécutive à la mauvaise appréciation des retournements géoéconomiques. Des spécialistes en économie avaient pourtant prévenus envers l'inévitable dégringolade de la balance des paiements, tout en suggérant expressément à la mise en place de réformes structurelles, comme de la nécessité de rééquilibrer le budget de l'Etat en fonction de la réduction des ressources financières.Cependant, on avait continué à miser sur un prix du baril de pétrole à plus de 80 dollars en raison des coûts de revient élevés de l'exploitation du gaz de schiste, et de la durée très courte de la production des puits de pétrole de schiste, ce qui avait conduit plusieurs grandes entreprises de pétrole américaines, à déclarer faillite. Mais c'était sans compter sur les prouesses technologiques qui allaient propulser les Etats-Unis au rang de deuxième producteur mondial de brut. La géopolitique des hydrocarbures allait renverser complètement les pronostics des marchés pétroliers, ce qui explique la chute vertigineuse des prix avec une surproduction mondiale où l'offre déjà excédentaire des pays membres de l'OPEP, et non membres de l'OPEP, noyait régulièrement la demande. Nous sommes en juin 2014. A cette date les surplus de pétrole conventionnels sont considérables, et personne ne s'attendait à ce que la chute des prix du baril de pétrole version ?'brent''poursuivrait son infortune jusqu'à être bradé à moins de 32 dollars le baril. L'Algérie qui s'est trop longtemps vautrée sur une croissance exclusivement dépendante du pétrole a parlé de résilience à ces chocs qu'elle espérait conjecturels, en continuant à plâtrer son économie de façon conjoncturelle, et ce qui devait arriver, arriva avec l'épuisement du Fonds de régulation des recettes. Présentement, la situation vient d'atteindre un cap critique. Nous en sommes à rechercher des ressources supplémentaires dans un meilleur recouvrement de la fiscalité ordinaire. Avec les augmentations de multiples taxes et relèvement de l'impôt, le déficit quoique en nette diminution reste encore très important pour rééquilibrer le budget de l'Etat. Donc, il conviendrait de prendre l'argent là où il dort. Selon Ennahar Online, le président Bouteflika lui même a donné des instructions pour la mise en application de l'article 98 du code des impôts et taxes parafiscales liés à l'impôt sur la fortune comme la Nouvelle République l'avait dans un passé récent suggérée aux autorités pour affronter les contraintes financières que subi le Trésor public. Cet impôt sur la fortune s'avère indispensable pour faire participer à l'effort collectif consistant à combler les déficits des recettes pétrolières que nous récoltions avant la crise. Cet impôt sur la fortune, à en croire les sources médiatiques qui rapporte l'information, est une instruction du président Bouteflika prise lors de l'étude du projet de loi de Finances 2018 au cours du dernier Conseil des ministres.