Algérie

De la nécessité de Centres de référence régionaux: Il faut se préparer à « d'autres pandémies encore plus virulentes »



La « fin de la pandémie de Covid-19 sera progressive, mais cela ne veut pas dire que c'est la fin du virus », a déclaré hier Dr Lyès Akhamoukh, chef de service des maladies infectieuses à l'hôpital de Tamanrasset et membre du Comité scientifique de suivi de la pandémie du Covid-19, sur les ondes de la radio nationale Chaîne 3.Il faut craindre et se préparer à « d'autres pandémies encore plus virulentes », en raison notamment des « bouleversements climatiques et naturels qui se produisent dans le monde », affirme l'invité qui plaide en faveur de l'installation de « Centres de référence régionaux » pour renforcer la prévention et lutter efficacement contre les maladies infectieuses, et prévient également contre tout relâchement en la matière.
S'expliquant sur la disparition « progressive » du Covid-19, M. Akhamoukh affirme : « Actuellement, l'Organisation mondiale de la santé fait état de 612 millions de cas dans le monde. On va dire que c'est sous-testé, c'est donc 2 à 3 milliards de cas. Il y a toujours des personnes qui n'ont pas été infectées. Nous avons eu beaucoup de variants et de sous-variants. Il y en aura d'autres. Nous espérons seulement qu'il n'y aura pas beaucoup de décès. Mais la pandémie va évoluer très progressivement avec de petites vagues. Donc nous aurons toujours à faire à ce virus durant les prochaines années. C'est pour cela que je parle de la fin de la pandémie et pas de la fin de ce virus (coronavirus, ndlr) qui va continuer à se transmettre. Il disparaîtra peut-être ou bien deviendra-t-il saisonnier », ajoute l'intervenant.
Pour Lyes Akhamoukh, « ce n'est pas l'immunité collective » qui freine le coronavirus.
Il en veut pour preuve que « des gens ont eu le Covid-19 deux, trois et même quatre fois, même des gens vaccinés ». « Je ne vois pas d'immunité collective dans le cas du Covid-19 comme on le voit dans la rougeole. C'est simple, dans le cas de la rougeole, si on vaccine 80% de la population, on installe une immunité collective. Pour le Covid-19, finalement ce n'était pas une épidémie mais plusieurs épidémies. A chaque nouveau variant, on a une nouvelle épidémie. C'est pour cela que je préfère parler d'un affaiblissement du virus », ajoute l'intervenant.
Ne pas baisser la garde contre les maladies émergentes
Interrogé sur les « avantages de la vaccination », l'intervenant explique que « dans le monde, plus de cinq milliards de personnes ont reçu au moins une première dose de vaccin (contre le Covid-19, ndlr). Et s'il y avait des effets secondaires graves on aurait eu des millions de cas graves et de décès.
Ce que je vois sur le terrain, c'est que 9 personnes sur 10 qui font une forme grave du Covid-19 sont des cas non vaccinés.
Le vaccin n'empêche pas la transmission de la maladie, mais permet de réduire les formes graves ». Et d'ajouter sur le même sujet que « selon l'OMS, 78% des décès dus au Covid-19 sont des personnes non vaccinées ».
Par ailleurs, l'intervenant appelle à « ne jamais baisser la garde contre ces maladies émergentes ou réémergentes, parce que même les maladies qualifiées de moyenâgeuses peuvent revenir à n'importe quel moment », dit-il en mettant en garde contre la propagation de certaines maladies en Algérie, à l'instar du paludisme, particulièrement avec l'installation du moustique tigre.
Pour le chef de service des maladies infectieuses, il faut installer des « Centres de référence régionaux » pour s'adapter aux spécificités régionales et se préparer à d'éventuelles pandémies. « L'Algérie est un pays continent. Il existe des maladies qu'on ne voit qu'au nord du pays, comme la fièvre boutonneuse méditerranéenne, alors que d'autres infections apparaissent plutôt au sud », dit-il.


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