Algérie

De la «matière» pour le nouveau gouvernement



Les importations algériennes ont reculé de 8%, entre janvier et novembre dernier par rapport à la même période de l'année d'avant, mais cette proportion perd tout ce qu'elle peut signifier de positif lorsque l'on se rend compte que durant la même période, les exportations ont reculé de plus de 14%.Sans surprise, les chiffres de la Direction générale des douanes font état d'un approfondissement du déficit de la balance commerciale de l'Algérie. La tendance observée dès les premiers mois puis à la fin du premier semestre de l'année 2019 s'est, ainsi, confirmée sur les 11 premiers mois de la même année avec, au bout, un déficit de 5,75 milliards de dollars. Comparé au déficit engrangé durant la même période de l'année d'avant, celui enregistré entre janvier et novembre dernier s'est affreusement creusé pour atteindre une hausse de 48% ! Et l'on se demande comment les réserves de change du pays s'effilochent à un rythme aussi inquiétant depuis plusieurs années malgré toutes les mesures édictées pour espérer réduire les importations. Même si ces dernières ont effectivement enregistré une diminution durant la période considérée, il n'en demeure pas moins qu'elles demeurent à un niveau élevé surtout du fait que nos exportations peinent à se frayer une place sur le marché mondial.
Selon la Direction des douanes, les exportations des opérateurs économiques algériens ont atteint 32,62 milliards de dollars sur les onze premiers mois 2019, alors qu'elles étaient de 38,12 milliards de dollars à la même période en 2018, soit une baisse de 14,44%. Si l'on exclut les hydrocarbures, les exportations algériennes demeurent toujours aussi faméliques, avec 2,36 milliards de dollars, soit à peine plus de 7% de l'ensemble de nos exportations, soit une baisse de près de 12% du volume des exportations d'entre janvier et novembre 2018 qui avaient atteint un montant aussi famélique de 2,67 milliards de dollars. Les hydrocarbures demeurent donc la seule source de revenus provenant de l'étranger, même si là encore, nos exportations en la matière ont accusé une baisse puisque sur les 11 premiers mois de 2019, elles étaient de 30,25 milliards de dollars contre 35,45 milliards de dollars à la même période 2018, ce qui se traduit par une baisse de pas loin des 15%. Les ventes algériennes à l'étranger étaient composées essentiellement des demi-produits, avec 1,78 milliard de dollars, contre 2,13 milliard une année auparavant, soit une baisse de plus de 16%, des biens alimentaires avec 380,46 millions de dollars contre 342,81 entre janvier et novembre 2018, une des rares hausses (+11%) des biens d'équipement industriels avec 79,07 millions de dollars contre 84,72 millions, en baisse de près de 7%. L'impressionnante structure des importations a vu, quant à elle, cinq groupes de produits, sur les sept dont elle est constituée, poursuivre leur tendance à la baisse sur les onze premiers mois de 2019 et par rapport à la même période de l'année d'avant. Ainsi, les biens d'équipements industriels, qui ont représenté près de 32% de la structure des importations les onze mois 2019, ont totalisé 12,24 milliards de dollars contre 14,87 milliards à la même période en 2018, soit une baisse de plus de 17%. Selon le détail des chiffres livrés par les douanes, l'importation des biens alimentaires a enregistré une petite baisse de près de 7%, passant de 7,86 milliards de dollars sur les 11 premiers mois de 2018 à 7,32 milliards durant la même période en 2019, tout comme les biens d'équipements agricoles (-16,04%) et les biens de consommation non alimentaires (-3,03%). Quant aux hausses d'importations, elles ont été enregistrées pour deux des sept groupes de produits de la structure des importations : énergie et lubrifiants (carburants), avec une hausse de près de 14%, les produits bruts qui ont augmenté de 1,70%. Une structure du commerce international algérien qui fait le bonheur de nombreux pays au rang desquels on retrouve, pour les vendeurs, la Chine qui maintient toujours sa première place avec 7,11 milliards de dollars (18,55% des importations algériennes globales), puis viennent la France avec 3,87 milliards de dollars, l'Italie avec 3,06 milliards, l'Espagne avec 2,71 milliards et l'Allemagne avec 2,65 milliards. A eux cinq, ces pays nous vendent plus de 50 % de nos importations. Quant aux clients, la France demeure en tête avec 4,62 milliards de dollars (14,16% du montant global des exportations algériennes), suivie de l'Italie avec 4,3 milliards, l'Espagne avec 3,58 milliards, les Etats-Unis avec 2,18 milliards et la Turquie avec 2,01 milliards.
M. Azedine


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