Algérie

DE LA LITTERATURE ET DE LA BAIONNETTE


Cette semaine la tension est montée d'un cran entre les officiels américains et chinois. Ce bras de fer n'est pas un échange de simples animosités verbales tant il est prouvé aujourd'hui que le prétendu irrationnel président américain a de la suite dans les idées et il voit venir la montée en puissance de Pékin observant comme tout le monde l'étalage voulu discret mais flagrant de l'économie chinoise. Ce n'est donc pas sans raison que l'on décèle déjà à travers l'amplification de ces tiraillements entre les deux pays une nouvelle guerre froide.Le reste des Etats du monde observe avec inquiétude cette conséquente chamaillerie et essaie sans grand bonheur de tenter de tirer son épingle de ce jeu planétaire. Il n'est pas certain que chacun trouvera son compte. Etats nantis et supposés développés sont les premiers à scruter l'évolution des événements parce que eux aussi inscrits dans cette compétition dont les tentacules à l'évidence sont en passe de redessiner une nouvelle articulation de la planète. A l'adresse des pays développés comme pour ceux du reste, «Marche ou crève» est le slogan nullement exagéré gravé sur le fronton de ce nouveau siècle.
Dès lors, on ne sait pas si l'armée algérienne, la classe politique et les marcheurs du vendredi sont suffisamment empreints de cette donnée monumentale qui hachure, décompose, cisaille et restructure le monde selon le bon vouloir de l'hégémonie et de la force, mais il faut avoir la franchise et la sagesse de reconnaître que la destinée de l'Algérie ne tient qu'à un fil et que son retour dans le monde du réel ne saurait se produire avec la littérature politicienne plate ni par la force de la baïonnette. Encore moins avec le bavardage puérile des détenteurs de fausses certitudes.
Il ne s'agit plus de faire ou de refaire mais bien de tout raser. La tâche ne relève pas de la tronçonneuse mais d'une patiente et longue tonte de tous les espaces d'un esprit qui a dévergondé et terni ce qui constitue le fondement d'une nation.