Algérie

De la démocratie



De la démocratie
Il ne se passe pas un jour sans que les tenants du pouvoir mettent en évidence les bienfaits de la démocratie qui, selon eux, rythme notre vie. Bien mieux, le ministre de la Justice et garde des Sceaux vient de nous promettre un autre texte pour «promouvoir les libertés» (sic). On voit bien qu'entre les belles intentions et la réalité, il y a comme un couac.Sachant que le texte fondamental, à savoir la Constitution, n'est pas seulement appliqué mais est foulé aux pieds. D'un côté des professions de foi démagogiques et, de l'autre, des libertés mises à rude épreuve. Car enfin, peut-on concevoir la démocratie sans libertés ' Evidemment non. Car la liberté est au c?ur de la démocratie? C'est «un de ces mots qui ont fait tous les métiers», avait écrit Paul Valery, et «qui chantent plus qu'ils ne parlent». C'est dire tout le poids et toute la fragilité des idées véhiculées par ce vocable.Le pouvoir a interdit les manifestations à Alger, mais a «décrété» une marche sur commande qui n'a rien de spontané mais est censée mettre en avant la solidarité de l'Algérie avec Ghaza et la Palestine. Dans leur c?ur, tous les Algériens ont épousé cette cause et n'ont pu manifester leur colère et leur indignation au moment opportun mais, ô paradoxe, cette même marche a été interdite hier.Etouffer les libertés d'un côté et tenter de donner le change à travers des textes mielleux, n'est-ce pas là une attitude paradoxale et hypocrite ' Le pouvoir abhorre les voix contraires qui sont carrément mises sous l'éteignoir. Celles qui dénoncent le pouvoir, sa personnalisation et sa concentration sur un même individu. Assurément, ce pouvoir ne veut pas de contrepouvoir. Alors que l'équilibre de la société l'exige. Un hadith ne dit-il pas que la différence est une bénédiction 'Récemment, la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique, qui devait organiser une conférence dans une salle et qu'on ne peut soupçonner de créer des troubles à l'ordre public, a été empêchée de le faire. Avec les restrictions des libertés de parole, d'expression sous diverses formes, le rétrécissement du champ associatif puisque les agréments ne sont plus donnés par l'administration, les mesures autoritaires sans consultation, on ne peut pas dire que la démocratie a avancé, bien au contraire. Peu en phase avec le peuple, le pouvoir cherche à résoudre ses contradictions et non à régler les problèmes multidimensionnels de l'Algérie.Comme émergeant d'un monde virtuel, ce même pouvoir se gargarise du nombre de personnes consultées lors des rounds effectués par Ouyahia. Personnes ou parties discréditées, émanant de structures mal élues ou carrément entristes et opportunistes. Niant une crise de gouvernance, le pouvoir ne reconnaît d'autres partenaires que ceux qui lui sont inféodés. Pointant du doigt l'opposition, taxée de tous les maux et qu'il a pourtant vainement cherché à associer à ses conciliabules. L'exclusion n'est pas une vertu de la démocratie et le non-respect des autres implique forcément le non-respect de soi-même?




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