Algérie

De la contradiction à l'agression !



En tentant hier de mieux défendre cette jeunesse nourrie aux interdits, j'ai eu le sentiment de délaisser cette autre catégorie de jeunes qui vit différemment. Non pas parce qu'elle en a plus les moyens, mais parce qu'elle a décidé de ne pas se laisser tirer vers le bas, en se retournant, par exemple, contre toute personne qui ne lui ressemblerait pas.Une jeunesse qui communique plus volontiers sur les travers qu'enfante la société chez l'individu. Comme celui qui condamne le baiser amoureux et refuse à l'autre tout ce que lui-même s'interdit. Je pense aux tendres effusions, à la liberté d'enlacer l'autre publiquement et d'embrasser sans retenue sa petite amie ou son conjoint. J'ai écouté ce ton, délicieusement moqueur, tancer de sombres moralisateurs, voyeurs et envieux du bonheur lorsqu'il ose s'exprimer ouvertement chez l'autre. C'est là que je rejoins quelque part l'argumentation développée par Maâmar Farah qui lie la violence qui dicte sa loi dans des quartiers de moins en moins fréquentables, à la frustration alimentée, entre autres, par le discours religieux.
Un argumentaire qui dénature ce qui ose renvoyer de l'être humain une image moins sombre que celle qui censure, met à l'index et encourage l'enfermement sur soi. Ceux que l'on conditionne à veiller sur la moralité des autres se pensent parfaitement habilités à jouer les vigiles, sans jamais se remettre en cause. Comprendre comment évoluer, autrement, quand l'arbitraire est à la base du malaise qu'il crée ' Dire de quelqu'un qui se démarque du schéma, établi puis conforté au fil des ans, que c'est un renégat, à mettre au ban de la société, c'est faire dans l'abus de langage et d'intolérance.
Appeler à l'excommunier c'est aller vite en besogne et penser trop vite que l'on adopte le ton qu'il faut contre ceux qui n'approuvent pas le même mode d'expression. Cela vous tombe dessus, le plus souvent, dans ces endroits où il ne se passe jamais rien et où, pour tuer l'ennui, on s'occupe de ce qui se passe chez le voisin et quand c'est une femme c'est encore mieux. Quand on n'appelle pas au lynchage de celui ou celle dont, tout au fond de soi, on envie la fougue.
M. B.


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