Algérie

De l'UMP à l'UPM


Premier fragment: Algérie-France.De l'UMP à l'UPM. Le jeu derébus est presque amusant. Une Algérie qui n'arrive pas à déposer ses vieuxfusils et une France qui n'arrive pas à oublier qu'elle a perdu définitivementses vignobles, en sont venues aux conciergeries à propos de ce qu'ils doiventfaire de leur passé ou de la Méditerranée (mer intérieure, mer d'union ou mer à traverser?).Pour ce faire, le parti au pouvoir de la France qui hésite, l'UMP,a investi le vide par des restes de mémoires: la colonisation a été positive, lescolons ont été bâtisseurs et Bouteflika n'avait pas àvenir se faire soigner en France, s'il ne le pense pas. Pour répondre, l'Algériea convoqué le vieux corps des vieux vétérans pour, un peu, refaire le maquis etla Libération. Lasimulation a presque fait l'actualité, avant de faire dans le nécrophage.Des années après, l'UMP (l'unionpour un mouvement populaire) qui a pris le pouvoir en France mais ne sait pasquoi en faire, autant que ses adversaires qui ne l'ont pas pris, s'effacedoucement dans un magnifique jeu de sigles: cela vous donne la ventriloquie UPM.L'Union Pour la Méditerranée. Un projet qui vise, encore une fois,à faire de la mer une adresse partagée. Pour cette fois-ci, les vétérans de laguerre autant que l'UMP et son peuple ont été tenus àl'écart comme un orchestre en sursis. Le projet se décide entre deux Etats, indépendantdes leurs et sans le faste et le strass d'une amitié ou d'une haine tropconfortables. Le projet de l'UPM y est expliqué partous et par n'importe quoi: l'Algérie comme une Pologne de la France comme le fut la Pologne pour les Allemands,un mariage de raison dans le cadre d'une géographie inévitable, un projet creuxmais sonnant... etc.La conclusion étant que si l'Algérie ne «prend» pas, elleperd et si la Francen'y paie pas, elle ira voir ailleurs selon les experts. De quoi s'agit-il aujuste? Personne ne sait. Les peuples n'y sont pas invités, d'où l'ennui et lasérénité.Deuxième fragment: «Etes-vous pour ou contre le 3e mandatet la 10e constitution?» Aujourd'hui, le sondage est inutile: la question n'estpas réglée par le nombre (statistique) mais par le poids (Appareils). Les gensqui sont «pour» se sont affichés, ont soutenu, chanté,insisté puis se sont retirés sur, on ne sait quelles instruction, coupure decourant ou indécision de base. Reste les gens qui sont «contre»: on ne peut pasles voir faute de médias, ni les entendre faute de nombre, ni les suivre fautede lumière. Ils n'ont pas réussi à fabriquer la majorité pour une raisoninédite dans les autres pays coincés comme le nôtre. En Algérie, l'oppositionn'est plus politique mais musculaire: les gens qui sont «contre» le 3e mandatsont des gens fatigués et qui ne s'opposent à rien et ne sont «pour» rien. Dansles cafés d'indigènes, la réponse de la peuplade est, on ne peut plus claire, onne peut plus herbivore: «Prenez le pouvoir, gardez-le ou partagez-le, maislaissez-nous nous asseoir». Ce n'est même plus une opposition mais une position. Quelque chose que les autres pays «à régimesfermés» n'ont pas pu inventer: un peuple courbé, recourbé, flasque, démotivé ettotalement spectateur passif de sa condition nationale. Le seul risquepolitique qu'il présente ce n'est pas de s'opposer mais de ne pas se lever lematin du vote.
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