De l'habitat à l'urbanisme

Il a repris la main, et repris en main, à peine installé, le dossier du logement dont la crise s'est complexifiée avec le temps. Abdelmadjid Tebboune apporte une nouvelle vision pour résoudre cette problématique, devenue la hantise des Algériens. Il propose d'élargir et de bien contrôler la formule AADL qu'il avait initiée avec la promesse de rendre vivables les nouvelles cités.
Parce que depuis des années, l'Algérie construit des dortoirs, des cubes habitables que l'on peut utiliser pour dormir. D'où son classement en queue des pays où il fait bon y vivre.
En fait, le ministre veut reprendre l'intégralité de l'intitulé de son portefeuille, à savoir l'Habitat et l'Urbanisme.
Mais vu les dysfonctionnements, l'anarchie, les anomalies et les retards dans la réalisation, on n'est pas forcément tenté d'adhérer à l'optimisme du ministre, même s'il inscrit sa nouvelle méthode dans la durée. Parce que son action s'inscrit, avant tout, dans l'urgence pour rattraper le retard. Encore faut-il avoir les moyens de réalisation. Ce qui manque cruellement, reconnaît-il.
Autrement dit, le problème se pose désormais sur le comment construire bien, en quantité, pour satisfaire une demande grandissante.
Pour la réalisation, étant donné l'incapacité de l'outil national, il est préconisé de créer des groupes mixtes dotés d'expérience dans le domaine du bâtiment afin d'accélérer le rythme de construction avec la qualité requise et selon les normes universelles. Encore faut-il également mettre de l'ordre dans ce secteur devenu au fil du temps une niche de corruption et un sérieux 'foutoir".
Le ministre semble avoir la volonté de relever le défi. Mais reste la condition de la stabilité institutionnelle de l'Exécutif.
Car il est regrettable de constater que chaque ministre, qui est passé par l'Habitat, avait sa propre 'politique", créant ainsi une rupture et une sorte d'anachronisme dans la gestion de ce dossier.
Bonne nouvelle tout de même pour les souscripteurs de la formule AADL : le dossier est réactivé.