Algérie

De l'Etat malus et du peuple bonus



Les Algériens sont collectivement bons mais individuellement moins bons. Une maladie algérienne peut-être ! Des bambins offrant leurs tirelires pour aider à acheter du matériel médical. Des femmes, sous 42° à l'ombre, flanquées d'urnes en verre pour recueillir un peu d'argent, des associations et autres bénévoles qui ramassent des milliards offerts par le bon peuple généreux. Mais parbleu ! l'Etat est-il en faillite pour assister à cette sorte de « main tendue » géante que le peuple tend au peuple… pour sauver sa peau du virus assassin ' Une solidarité qui fait certes chaud au c?ur, mais met surtout à nu les nombreux dérèglements du lourd appareil de l'Etat. Sans aucune autre forme de profession de foi déclarée, le pays a changé de «religion», passant sans mouiller le... drapeau de la main sur le (gros) c?ur à la main calleuse dans les deux poches, ouvertes aux quatre vents. Résultat «truqué»» des courses : un BNB (bonheur national brut) en chute libre et des pelotons d'Algéro-sceptiques de plus en plus râlants. Mais, selon une pseudo-étude qui jure ne pas nous conter fleurette, il paraît que le parachute le plus doré au monde se trouverait bel et bien sous nos cieux désemparés. Il est même offert en papier cadeau à chaque Algérien, de jour comme de nuit, du landau jusqu'au tombeau, de dimanche à jeudi, le week-end (à nous) inclus. En franco-vernaculaire dans le texte, cela veut dire que parmi tous les peuples de notre (dé) veine, l'Algérien est celui qui ressemble le plus à son pays, l'Etat-mamelle tombant carrément dans les bras ouverts du peuple-gamelle. L'autre preuve par nos propres yeux que le pays a le c?ur... trop à gauche est ce record imbattable du montant à dix chiffres, consacré chaque année aux transferts dits «sociaux», selon le langage vachement abscons des exégètes de la chose économique.Ces «lâchers d'argent», vus par les ?illères de nos gabegies, sont l'oseille «chipée» de la poche de ceux qui triment la tête dans le cambouis, pour la déposer encore en suée dans la main manucurée de tous ceux qui se prélassent sous l'imperméable de nos incuries grandeur nature. On se noierait même dans une eau dessalée puisée de la mer de nos gaucheries que c'est encore l'Etat qui trinque et le bled qui boit la tasse. Rouler carrosse avec un carburant deux fois bon marché que de la flotte embouteillée, l'Etat fait toujours du patinage... artistique, au moment où le bled roupille en costard-pyjama sur un hamac en peau de mammouth. La question est de savoir lequel de l'Etat perdant-perdant ou du peuple gagnant-gagnant doit monter sur le dos de l'autre pour aller scier la branche vermoulue sur laquelle est assis celui qui a le souffle le plus court...


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