Algérie

De l'enfer à la géhenne, nous avançons !



Libérez Ali Ghediri ! La...
... retraite n'est pas un crime !
Le verdict contre Saïd Djabelkhir a été prononcé dès son franchissement du seuil du tribunal. Le fait même que ce chercheur ait été placé debout devant un juge, à une barre, était déjà un prononcé, sans avoir besoin d'attendre la décision formelle. Chez nous, c'est une jurisprudence récidiviste. À chaque fois que la pensée libre et universitaire à eu à répondre de sa liberté dans un prétoire, c'était quelques planches de plus ajoutées par les menuisiers du régime aux bûchers futurs. Désormais, dans chaque campus, chaque unité de recherche, le moindre labo de sémiologie ou d'histoire des religions, cette jurisprudence infâme sera comme un rappel sévère scotché en post-it devant l'universitaire. Un mémo d'avertissement. Le tracé d'une ligne rouge, ou plutôt verte, ou plutôt noire-daeshien à ne pas franchir. Les temps des muselières ne viennent jamais brutalement. Ils s'installent petit à petit, s'imbriquent comme des Lego pour former la frontière à ne pas franchir. Les intégristes l'ont compris avant tout le monde, qu'ils ont depuis tellement longtemps adopté et pratiqué la théorie du rétrécissement des espaces. Au milieu des années 80, déjà, plus de couples se tenant la main dans la rue, parce que la yadjouz. Plus de projection de films dans les cinémathèques, parce que la yadjouz. Plus de mixité dans les queues parce que la yadjouz. Plus de chanteurs, de danseurs, de comédiens et de saltimbanques, parce que la yadjouz. L'intégrisme sait ce qu'il a à faire lorsqu'il n'est pas au maquis, lorsqu'il lui a été permis de revenir en ville, en bas, dans la vallée. Terroriser autrement que par les armes. Réactiver le logiciel « Software » de l'interdit. Traquer juridiquement les esprits non conformes à la Charia. Déclencher le feu, les hab-hab des plaintes et des procès. Aujourd'hui, la justice a le choix, ou pas : accepter ce qui l'achèvera définitivement, la jonction de deux ailes, la justice du téléphone et celle du minbar pour procréer un monstre, la justice du téléminbar. Ou rendre sa liberté de penser à Djabelkhir. Mais dans quel état la lui rendra-t-elle, elle qui a dû franchir ce portique du Palais et des pas perdus vers la 2e République ' Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.


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