Algérie

De l?embargo pétrolier de 1973 au déclin



L?imposition de l?embargo pétrolier par les Etats arabes a été décidée juste après la guerre israélo-arabe d?octobre 1973. Un geste qui avait fait grimper, automatiquement, le prix de l?essence aux Etats-Unis, en Europe et dans le reste du monde industrialisé. Cette décision, unique dans les annales de l?action arabe, avait touché de plein fouet les nerfs de l?économie mondiale. Un embargo pétrolier qui ne fut levé qu?en 1974, conforté par le maintien du cessez-le-feu israélo-arabe. Des chefs d?Etat arabes, comme le roi saoudien Fayçal ou le président algérien Houari Boumediène, avaient tenté, à travers cette démarche, de démontrer que le monde arabe avait un poids incontestable sur la scène internationale. Ils l?avaient fait notamment face à la partialité de l?Occident par rapport au conflit israélo-arabe. Au point que lorsqu?on demandait au roi Fayçal quel était son plus grand souhait, il répondait invariablement : « Aller prier une fois encore à la mosquée de Omar, à Jérusalem. » L?objectif ultime du roi saoudien était de libérer Jérusalem et rendre aux Arabes une des villes les plus saintes qui soient, après La Mecque et Médine. C?est d?ailleurs dans ce contexte que s?était tenu le sommet arabe d?Alger du 26 au 28 novembre 1973. Or cet embargo décidé par les Arabes donna des raisons supplémentaires à Washington de mettre sur pied, à cette période, des plans qui lui permettraient de saisir militairement les champs pétrolifères de l?Arabie Saoudite ainsi que d?autres Etats du Golfe persique. Selon des documents ultrasecrets du gouvernement britannique devenus publics depuis le 1er janvier 2004, l?avertissement de la possibilité d?une intervention militaire dans le Golfe persique a été donné par le secrétaire américain à la Défense de l?époque James Schlesinger à l?ambassadeur britannique à Washington, Lord Cromer. Schlesinger aurait déclaré à ce dernier qu?une des « conséquences de la crise au Moyen-Orient était la possibilité de voir les pays industrialisés continuellement soumis aux caprices de pays sous-peuplés et sous-développés ». Cela tout en précisant que qu?« il n?était plus du tout évident que les Etats-Unis ne puissent pas utiliser la force ». Il est révélé également que, pendant cette période, le gouvernement du président Richard Nixon avait placé toutes les forces armées américaines au plus haut niveau d?état d?alerte sans avertir pour autant ses alliés occidentaux. C?est alors que le gouvernement du Parti conservateur du Premier ministre Edward Heath ordonna aux agences de renseignements britanniques de mettre sur pied des plans d?urgence en vue d?une éventuelle action militaire des Etats-Unis dans le Golfe persique. Les informations relatives à ce dossier sont contenues dans un mémorandum top secret intitulé « Moyen-Orient : utilisation possible de la force par les Etats-Unis », lui aussi accessible au public depuis janvier 2004. Ce document, portant la date du 13 décembre 1973 et préparé par le Comité mixte de renseignement britannique, anticipe une intervention militaire américaine si jamais le cessez-le-feu précaire entre les Etats arabes et l?Israël s?écroulait ou encore si l?embargo pétrolier arabe se poursuivait. Il est fait mention que « le gouvernement des Etats-Unis considérait qu?il ne pouvait tolérer une situation dans laquelle lui et ses alliés se retrouvent à la merci d?un petit groupe de pays irresponsables ». Cependant, en 1973, l?Administration américaine était dissuadée, dans l?utilisation de ses capacités militaires, par l?existence de l?armée soviétique (URSS). Ce qui n?est plus le cas aujourd?hui et de nos jours l?exemple irakien est assez significatif.


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