Algérie

De l'électricité à partir de nos déchets



Nos poubelles cachent des trésors! En plus du recyclage et ses avantages, leur valorisation peut générer divers produits, dont de l'énergie propre. Une aubaine pour l'Algérie qui, depuis quelques mois, a décidé d'opérer la fameuse transition énergétique en passant du fossile au renouvelable. Surtout que les déchets, ce n'est pas ce qui manque. C'est même un fardeau pour le pays qui ne sait plus quoi en faire. C'est dans ce sens que la ministre de l'Environnement, Dalila Boudjemaâ et le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Chems Eddine Chitour ont décidé de collaborer ensemble pour faire de l'électricité à partir de nos décharges publiques. Mardi dernier, ils se sont rencontrés pour discuter de ce projet très ambitieux qu'est le développement de l'énergie biomasse produite à partir des matières organiques et des déchets. Tenue au siège du ministère de l'Environnement en présence des directeurs exécutifs des deux secteurs, la réunion a été l'occasion de mettre en exergue les opportunités socio-économiques qu'offre cette activité. Ces riches débats ont permis d'identifier une «mine d'or» qui ne demande qu'à être exploitée. Il s'agit de l'ex-décharge d'Oued-Smar (Alger). Fermée en 2006, cette«tumeur» de la capitale a retrouvé des couleurs et de la verdure. En dépit des dégâts sur l'environnement, traitée lors du projet de sa réhabilitation, cette décharge est devenue un magnifique parc que peuvent admirer tous ceux qui empruntent la A1 /N5 (rocade de Ben Aknoun). Elle tarde à être livrée, justement, à cause de l'accumulation des biogaz. Pourtant, les concepteurs du projet avaient prévu des mécanismes pour transformer ces nuisances en richesses énergétiques. «Il est doté en dispositifs de traitement du biogaz, de lixiviat, de puits d'évacuation de et vers les infrastructures de traitement», explique le ministère de l'Environnement qui avait exigé ce type d'équipements avant l'exploitation de ce parc. «Ce projet peut donc produire un mix énergétique depuis le photovoltaïque et particulièrement depuis les déchets comme une biomasse», a expliqué la même source. Malheureusement, la bureaucratie a fini par le mettre aux oubliettes. Aujourd'hui que la transition énergétique et l'environnement sont placés parmi les grandes priorités du gouvernement, l'optimisme est de retour. Ce projet a de grandes chances de voir le jour, surtout que le professeur Chitour, qui a mis en place une feuille de route claire, a reçu carte blanche du président Tebboune pour ce type d'idées qui peuvent assurer l'avenir de nos enfants. Car, en plus de sauvegarder l'environnement et nos énergies fossiles, il y a des milliers d'emplois à la clé. «Ils sont créés tout au long de la chaîne de valeur du secteur, depuis la production ou l'achat de bio, la fabrication et la distribution du matériel, le développement de projets, la construction et l'installation, le fonctionnement et la maintenance jusqu'au transport, à la transformation», met en avant un rapport des Nations unies sur l'environnement.
En France par exemple, on compte plus de 30 000 employés dans la biomasse. Une véritable aubaine en ces temps de crise économique et sociale, où chaque emploi est précieux. C'est d'autant plus vrai que la décharge d'Oued Smar ne sera qu'un projet pilote. Le ministère de l'Environnement fait état de l'existence de 111 centres d'enfouissement techniques (CET) et de 120 décharges contrôlées, lesquels peuvent selon les estimations, produire ce gaz vert. «Ce qui peut couvrir les besoins de tous les ménages algériens en électricité», soutient-il. Un objectif ambitieux, mais tout à fait réalisable. Pour ce faire, un groupe de travail a été mis en place. Il a pour mission de mettre en place une feuille de route qui se chargera de tous les aspects réglementaires, normatifs et économiques relatifs à la production de l'électricité depuis la biomasse et la mettre sur le réseau public. L'espoir est donc permis, à moins que les «saboteurs» de la République ne passent par là...


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