Algérie

De l'école à l'autre école



Il est permis de se souvenir. En passant devant une école, les images pêle-mêle surgissaient de nulle part. Des souvenirs s'entrechoquaient, comme s'ils dataient d'hier, pour paraphraser Mouloud Feraoun, en évoquant son village natal. Nos premiers jours d'école repassaient tels des flashs, nous rappelaient notre enfance, les conditions sociales des premières années de l'indépendance. Une école pas offerte à tous, beaucoup de familles nécessiteuses préféraient envoyer leurs enfants directement sur le marché du travail, pas par gaieté de c?ur, mais pour répondre à un besoin alarmant.De nos jours, certaines choses ont changé. En passant devant une école, on voit ces nombreux parents accompagnant leurs enfants, ces petits lève-tôt, qui doivent rejoindre leurs classes à l'heure, au plus vite. Les gosses courent derrière leurs mères ou pères.
Ce matin il fait froid. Dans les zones rurales, le spectacle est plus saisissant. Il est encore plus dur de poursuivre ses études, il faut endurer plusieurs tracasseries, l'éloignement et l'absence de transport scolaire, les conditions de scolarisation limite-limite, qui risquent à elles seules de perturber tout le cursus scolaire, des enfants dont beaucoup de filles ont dû écourter leurs études. Les petits parcourent de longues distances, en dépit des efforts consentis afin de rapprocher les établissements éducatifs des douars et mechtas. Là également, les parents sont obligés de tenir compagnie à leurs enfants, un réflexe quasiment inné, de protection, jusqu'aux arrêts de bus, destinés au ramassage scolaire, lorsqu'il y en a. Des mères de famille accomplissent la même tâche, chaque jour, vigilantes et attentionnées, inquiètes au moment de la traversée des chaussées, en rappelant à l'ordre leurs enfants, d'un sentiment maternel, très fort, comme seule garantie. Une mère toujours aux aguets, en prodiguant maints conseils et certaines règles de conduite.
A la sortie de l'école, les parents sont encore là, impatients de récupérer leurs progénitures. Dans le temps, faute de mieux, nos parents paraissaient contents, de nous procurer les quelques moyens de vivre, sans plus. Ils survivaient pour nous. Une mission aux multiples facettes que les parents observent avec un rituel, sachant au préalable que la réussite scolaire de leurs enfants passe par là, une éducation soumise à plusieurs critères, sans quoi, les parents se sentiront comme responsables d'un quelconque manque préjudiciable.


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