De l’eau garantie quotidiennement pour plus de 20 millions d’habitants

Si les échéanciers de réalisation sont respectés, l’eau sera disponible et régulièrement  pour la quasi-totalité des Algériens au plus tard dans trois ans.D’ici à 2011, l’Algérie assurera une alimentation de quelque 2,26 millions de m3/jour d’eau dessalée sur tout le territoire national. Ce projet sera opérationnel avec l’achèvement des travaux des 13 projets d’unités de dessalement d’eau de mer inscrit au programme arrêté par le président de la République. Celle de Magtaâ à Oran reste la plus grande en Algérie, voire dans le monde de par sa capacité de production estimée à 500 000 m3/jour, soit 500 millions de litres/jour. Si l’on suppose que chaque citoyen consomme 100 litres quotidiennement, cette usine alimentera chaque jour quelque 5 millions d’habitants. Le projet coûte 468 millions de dollars. Ce qui équivaut à peu près à 35 DA/m3 contre 50 DA/m3 appliqués auparavant. C’est, selon le ministre de l’Énergie et des Mines, M. Chakib Khelil, le projet le moins cher de tout le programme à cause de l’économie d’échelle. Le dollar perd en effet de sa valeur actuellement. L’usine sera réalisée dans un délai n’excédant pas 28 mois. Au cours de la cérémonie de signature du package contractuel pour la réalisation de cette usine, le ministre a indiqué que pour l’année 2008, 400 000m3/jour seront assurés en plus des 200 000 m3/jour que produit déjà l’unité d’El-Hamma à Alger. Il s’agit de l’usine de Skikda qui produira dès septembre prochain 200 000 m3/jour. La seconde est celle de Béni-Saf, d’une capacité de 200 000 m3/jour dont les travaux seront achevés en décembre prochain. Ce qui porte la capacité attendue pour 2008 à 600 000 m3/jour. En 2009, 600 000 m3/jour autres viendront s’ajouter à cette capacité globale avec la réalisation des trois unités de Honaine et de Souk Tleta à Tlemcen et d’Oued Chlef à Mostaganem d’une capacité de production de 200 000 m3/jour chacune dont la réception est prévue pour décembre 2009, soit un délai de 24 mois. Le coût global des trois projets est estimé respectivement à 230 millions de dollars, 238 millions de dollars et 212 millions de dollars. Pour rappel, le groupe singapourien Hyflux a décroché le projet de Magtaâ après avoir fait la meilleure proposition pour le prix de cession du mètre cube à 0,5577 dollar, devant cinq compagnies et consortiums concurrents. Le modèle du projet est le Build Own and Operate (BOT) où seront associés Hyflux (51%) et Algerian Energy Company (49%), une filiale de Sonatrach et de Sonelgaz. La localité de Magtaâ est située, faut-il le rappeler, dans la commune de Mers El- Hadjadj (Oran). L’usine sera réalisée sur un site de 18 ha et l’eau sera destinée à Oran et ses environs. Le financement sera assuré à 70% par des banques locales avec comme chef de file la Banque nationale d’Algérie. Le reste est financé sur fonds propres. Hyflux a déjà remporté en consortium avec le groupe Malakoff de Malaisie le projet de dessalement de l’eau de mer de Souk Tleta. Hyflux Technologies a été créée en 1989 par une très célèbre femme d’affaires à Singapour dénommée Mlle Olivia Lum. Le groupe est présent dans plusieurs pays au monde dont le Nigeria, la Chine, l’Inde, et en Afrique du Nord. C’est l’une des plus grandes compagnies à Singapour, notamment pour ce qui est de la réalisation d’usines de dessalement et de traitement d’eau.