De l'eau dans le gaz

Le Conseil des ministres a, comme attendu, approuvé l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels pour la seconde fois. La modification de la loi sur les hydrocarbures avait donné son quitus légal à cette exploitation. Mais des voix continuent de se faire entendre contre une exploitation qui serait périlleuse pour l'environnement et pour les hommes. Ce débat qui survient après que la question fut tranchée, démontre que même sur les sujets économiques, les acteurs ne sont pas tous représentés au niveau politique.Faute d'industrie développée et d'agriculture exportatrice, l'Algérie continuera à vouloir exploiter ses ressources pour pouvoir se nourrir, importer ses besoins primaires et de luxe. Elle continuera à rechercher, là où cela est possible, les moyens de pouvoir payer une administration pléthorique, à subventionner, à coûts de milliards de dollars, pain, eau et énergie. Les questions environnementales ne figurent pas parmi les priorités quand les citoyens ont faim, besoin de logements et peinent à trouver un emploi.D'autres sujets continueront à faire débat malgré les besoins de la population et de l'économie nationale à l'instar du dessalement de l'eau de mer. Le gaz utilisé pour sa production étant subventionné, tout comme le prix de l'eau issue du dessalement, fait toujours débat. Ainsi, le gaz de schiste polluera de l'eau pour permettre de dessaler une eau mer pas toujours très propre.Cette controverse entre eau et gaz continuera de faire polémique tant les deux produits sont nécessaires à la vie des Algériens et pour la bonne marche de l'économie nationale. Le juste milieu ne sera trouvé qu'une fois que les techniques d'exploitation de l'eau de mer et des hydrocarbures non conventionnels seront suffisamment sûres. Il serait peut être temps que les chercheurs algériens et le ministère de l'Enseignement supérieur se penchent en compagnie de la Sonatrach et de Kahrama sur la programmation de recherches sur les deux sujets. Explorer de nouvelles techniques pour exploiter eau et hydrocarbures devraient permettre de déposer des brevets à l'international et générer des royalties pour les deux compagnies. À un moment ou à un autre, le débat de l'eau pour le gaz et vice versa s'éteindra de lui même si les bonnes solutions techniques sont trouvées et que la réalité économique du pays est acceptée par tous.A. E.