De l’arrivée des banu Hilal

Abd er-Rahman Ibn Khaldun (1332-1406) était le plus grand historien arabe du Moyen à‚ge. Sa grande réputation parmi les historiens modernes est incontestable. Tous les historiens, qui se sont penché sur l’histoire de l’Afrique du nord, ont puisé de sa source. Le grand Arnold Toynbee (1889-1975), l’historien britannique, décrit les théories d'Ibn Khaldun comme « une philosophie d'histoire qui, sans doute, le plus grand travail jamais fait» (je le cite de l'Encyclopédie article Britannica sur Ibn Khaldun).

La section 25 de la partie 22 de la Muqaddima d’Ibn Khaldun, les Prolégomènes, la titre ainsi « Des nomades arabes s’ils conquièrent un pays de la désolation s’en suit ». Rien qu’à ce titre, on ne peut être flatteur à l’égard des Banu Hilal et des banu Soleïm. Je n’en dis pas plus, je laisse le soin à ceux qui veulent approfondir la question de lire cette section.

Que dit Ibn Khaldun à propos des banu Hilal?

Les tribus arabes des banu Hilal et des banu Soleïm étaient établies à l'origine dans les déserts du Hidjaz. C'étaient des Bédouins pillards qui rançonnaient les caravanes (yudhirun bi es-Sabila). Au dixième siècle, les Fatimides les transportèrent en masse dans la Haute Égypte, sur la rive gauche du Nil, pour pouvoir les bien surveiller. Sur ces entrefaites, le souverain Sanhadjien, des Zirides, qui régnait à Kairouan répudia la doctrine Fatimides et revint au sunnisme. La colère du khalife du Caire fut telle, pour se venger, il déchaîna sur l'Afrique du Nord les banu Hilal et les Soleïm : « Je vous fais cadeau, leur dit-il, du Maghreb ». Il trouvait dans cette opération le double avantage de se débarrasser des banu Hilal et des banu Soleïm et de ruiner son vassal infidèle.
En moins de dix ans après l'apparition des premières bandes (Fulul pluriel de Fal), ces nomades Arabes étaient maîtres des plaines et paralysaient presque toute la vie économique; à la fin du onzième siècle, ils imposèrent une pression, telle qu’en-Nacer, alors maître de la Qal’â des Hammadides, transporta sa capitale à Bougie. Les banu Hilal étaient des émigrants qui arrivaient avec leurs femmes, leurs enfants, leurs troupeaux de moutons et de chameaux. Ibn Khaldun donne le nombre de 40 000 personnes et autant de troupeaux de moutons et de chameaux.
Leur virulence s’atténua suite à leur défaite près de Sétif contre les troupes de Abd el-Moumen des Almohades. Ce sont les el-Athbudj, Zoghba, Riyah et Qasra, des tribus des banu Hilal qui prirent part à cette bataille et qui dura, selon Ibn khaldun 3 jours et 3 nuits. Des centaines d’enfants et de femmes furent captivés, puis libérés après que des notables de ces tribus exprimèrent leur obéissance au pouvoir des Almohades. Il faut se rappeler que nous sommes en 547 de l’hégire, soit le 1152 ; et la tribu qui allait s’installer dans la région de Djelfa n’était pas parmi ses tribus.

A suivre…