De l'argent jeté par les fenêtres

L'état du réseau routier au niveau des quatre coins de la capitale des Hauts-Plateaux de l'est du pays continue de susciter l'ire des citoyens en général et des usagers en particulier. Sans cesse reportées depuis plus d'une dizaine d'années, les opérations de réhabilitation du réseau routier tardent à être lancées. Devant l'état des routes décrié par l'ensemble de la population et qui ne fait que s'empirer car les opérations de bouchage de quelques kilomètres ne sont que perte de temps et d'argent, les habitants du chef-lieu de la wilaya de Sétif ne savent plus à quel saint se vouer. "Les opérations de replâtrage ne sont que gaspillage de l'argent du contribuable, qui souffre d'une gestion hasardeuse de la ville", dénonce Salim, un habitant de la cité Hachemi.Et d'ajouter : "Chaque année, nous attendons les opérations de réhabilitation annoncées en grande pompe, cependant nous n'avons rien vu et l'état des routes ne fait que s'empirer." Pis encore, l'absence de coordination et d'un suivi technique rigoureux fait compromettre même les opérations entamées. À la qualité des travaux qui, selon plusieurs habitants, laisse à désirer, s'ajoutent les gravats qui jonchent les trottoirs et les bords de la route. Même les délais ne sont pas respectés, au grand dam des usagers, notamment en hiver.
Dernièrement, une opération de réhabilitation du réseau d'assainissement au niveau de la deuxième tranche de la cité Hachemi a suscité la colère des habitants de ladite cité. "Nous ne savons pas pourquoi ils n'ont pas entamé les travaux depuis plusieurs mois. Il fallait profiter du printemps puis de l'été et de la période de confinement pour réaliser lesdits travaux. Cela aurait été plus pratique car cela ne cause aucun désagrément aux citoyens. Ne dit-on pas que gérer, c'est prévoir '" s'est intérrogé Lamri, un habitant de la cité.
Et, comme un malheur n'arrive jamais seul, l'absence d'une coordination entre les différents intervenants dont les entreprises sous-traitantes pour la réhabilitation et la réfection des différents réseaux empire une situation déjà bien chaotique. "Les opérations de remise en l'état pourtant prévues dans les cahiers des charges et qui doivent faire l'objet d'un suivi rigoureux de la part des responsables de la mairie sont souvent ignorées. On ne sait pas pourquoi ils ferment l'?il sur tout cela", s'est exclamé Abdelmadjid, un habitant de la cité du 1er-Novembre-1954 (Dallas).
Sur d'autres tronçons, les travaux effectués à la hâte ne prennent pas en considération la hauteur des regards et des avaloirs qui souvent constituent un véritable danger pour les piétons et pour les automobilistes. "Pour éviter un avaloir surélevé, je dois slalomer tel un coureur de formule 1, et cela peut aussi constituer un danger. Ce problème date de plusieurs années. Sur un autre volet, je peux vous montrer des avaloirs obstrués lors des travaux effectués par les différentes entreprises et qui peuvent constituer un véritable danger", a-t-il ajouté.


FAOUZI SENOUSSAOUI