La mise à la casse des entreprises
défaillantes, au milieu des années 90, et la privatisation de celles qui
pouvaient encore donner des «résultats», sur le sillage du plan de
restructuration du FMI, fait partie du passé. L'année 2011 va commencer une tentative
de sauvetage de quelque 20.000 PME, avec un budget de 380 milliards de dinars.
Le ministère algérien de l'Industrie
compte lancer dés 2011 un vaste programme de mise à niveau des PME, tous
secteurs d'activités confondus. Ce programme national de «recadrage» des PME
touchera dans un premier temps 20.000 entreprises, éligibles à un vaste plan de
financement (380 milliards de dinars). Il touche surtout les entreprises
activant dans les secteurs à forte valeur ajoutée : industries mécaniques, électroniques,
pêche, services, BTPH, etc. Officiellement, ce programme porte sur «le
renforcement des capacités de gestion et d'organisation, à améliorer les
systèmes de qualité, à former les personnels, et à appuyer les investissements
matériels des entreprises bénéficiaires». Mais, pour les entrepreneurs et chefs
de PME, c'est du ‘'pain béni', à un moment où l'Etat injecte des dizaines de
milliards de dollars dans les secteurs vitaux pour la relance de la croissance,
presque sans «regarder à la dépense».
Entrepreneurs emballés, mais sceptiques
Pour M.Réda Hamiani, président du Forum
des chefs d'entreprises (FCE), «le contenu de ce programme est bien, mais pour
le moment c'est la version théorique. Le Forum ‘'attend avec impatience sa mise
application''. Mais, pour atteindre son objectif, le programme doit être mis en
Å“uvre selon une stratégie claire et opérationnelle, et les énormes ressources
financières allouées à ce dispositif doivent parvenir à leurs destinataires, à
savoir les PME», a-t-il indiqué dans une déclaration à la presse. Pour l'un des
fondateurs de l'association professionnelle «Care», M. Slim Othmani, «les
montants financiers importants annoncés dans le cadre de ce nouveau programme
sont au niveau des ambitions de l'Algérie». Egalement membre de la «Taskforce»
qui a mis en Å“uvre le Code de bonne gouvernance des entreprises, M. Othmani a
relevé que «les pouvoirs publics doivent cette fois-ci éviter de commettre les
erreurs qui ont conduit les programmes précédents à l'échec, telles que la
lenteur de la mise en Å“uvre et les procédures bureaucratiques», appelant pour
une application «flexible» et «rapide» de ce programme.
Les banques applaudissent
«Il doit plus être question dans le cadre
du nouveau programme d'étaler une seule action de mise à niveau sur 18 et 24
mois. Le nouveau dispositif doit être basé sur des actions ciblées et rapides»,
a-t-il ajouté. Pour les banques, ce programme de mise à niveau des PME est
également une nouvelle manne financière, synonyme de surplus de provisions.
Interrogé par l'APS, le délégué général de l'Association des banques et des
établissements financiers (Abef), M. Abderahmane Benkhalfa, a souligné que ce
programme est intéressant aux yeux des banques, puisqu'il tend à rendre les
entreprises plus fortes et donc plus solvables''. Les premières actions de mise
à niveau des 20.000 PME bénéficiaires de ce programme seront menées par
l'Agence nationale de développement des PME (Andpme). Avec un peu plus de
607.297 PME, l'Algérie n'a pas réussi, cependant, à mettre en place des PME
performantes, ni à faire mieux que le Maroc ou la Tunisie : orienter la
production vers l'exportation. Même en partenariat avec les grands groupes
industriels mondiaux. Elle vient même de demander le report à 2020 le
démantèlement tarifaire prévu dans l'accord d'association avec l'UE.
Posté Le : 04/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Merouane Korso
Source : www.lequotidien-oran.com