De Kounta Kinté à Judith Dunbar

Tout comme dans la série télévisée américaine Racines, le premier épisode de la série britannique La Dynastie des Carey-Lewis : Le Grand Retour est le meilleur. Dans Racines (1977), le jeune Kounta Kinté vivait libre et heureux dans une tribu musulmane de l'Afrique de l'Ouest. Les chasseurs d'esclaves étaient encore loin. Dans La Dynastie des Carey-Lewis : Le Grand Retour (1998), réalisée par Simon Langton, la jeune Judith Dunbar est heureuse et insouciante en Angleterre. La guerre était encore loin. Le deuxième épisode se déroule durant la Seconde Guerre mondiale. Mais on ne voit qu'une seule et unique scène de guerre, quand un navire de guerre britannique essuie des coups de canons allemands. C'est très important, parce que ceci empêche la lettre d'amour écrite à Judith par le docteur Jeremy Wells d'arriver à destination. Mais cette guerre invisible bouleverse la vie vers le pire et transforme les rêves en cauchemars. En ne montrant aucune bataille, ni la moindre petite escarmouche, le réalisateur a ôté à la guerre son côté «spectaculaire» ou «héroïque». Par exemple, on ne voit jamais le beau et bon vivant Edward Carey-Lewis au combat, mais on entend dire que son avion a été abattu. Plus tard, on le voit à Nancherrow démobilisé parce que défiguré, aveugle et atrophié ; sa vie brisée, physiquement et moralement. La guerre est montrée dans toute sa saleté. C'est elle le principal ennemi de la vie, sous toutes ses formes, et de la beauté.K. B