Algérie

De Joseph Pulitzer à Mark Zuckerberg



  New York.
De notre envoyé spécial
  Ils étaient plutôt sceptiques face à  cette nouvelle technologie», dixit Sree Sreenavasan, professeur et expert en technologie et doyen des affaires des étudiants à  l'université de Columbia où il enseigne un programme de journalisme digital. Ce gourou des nouvelles technologies de l'information, que le magazine Newsweek avait placé parmi les 20 Sud-Asiatiques les plus influents en Amérique, est l'un de ceux qui ont prédit la révolution du réseau social dans le monde de l'information et de la communication. A coups d'exemples concrets, il apprend à  des journalistes qui boivent littéralement ses paroles à  mieux utiliser les médias sociaux comme Facebook, Twitter et Linked In en les ajoutant à  leur «arsenal de vérité». Mark Zuckerberg, le génial fondateur de Facebook, est passé par là. Celui-là même qui disait que la vie privée n'est plus la norme sociale. En même temps, l'actualité US offrait un exemple concret : Anthony Weiner, député démocrate de New York venait de mettre une fin brutale à  sa carrière politique après un scandale politico-sexuel dans lequel il s'était piteusement empêtré en étant forcé d'avouer qu'il avait utilisé Twitter afin d'envoyer des photos de son intimité à  des jeunes femmes qui n'avaient rien de virtuel.
Journalisme numérique et médias sociaux
Grâce à  Zuckerberg, ou peut-être à  cause de lui, chaque jour que Dieu fait 600 000 nouvelles personnes rejoignent Facebook. L'effet boule de neige fait que le phénomène se nourrit de lui même. Il ne s'agit pas de fouiller dans le linge sale des personnalités politiques, mais d'utiliser à  bon escient les réseaux sociaux à  la recherche de pistes à  suivre. Le Columbia School of Journalism va fêter son centenaire l'année prochaine. Le défi est de concilier les traditions du journalisme telles que définies par les pionniers avec les nouvelles mutations sociales et technologiques qui sont en train de bouleverser cette vieille profession. Tom Torrok, rédacteur en chef au New York Times et Andrew Lehren, un talentueux reporter qui s'est distingué par des enquêtes journalistiques de haute volée font partie de l'équipe locale du Computer-Assisted Reporting. En somme, il s'agit de l'enquête journalistique basée sur l'utilisation des ressources offertes par l'ordinateur en général et Internet en particulier. Nouveaux outils et nouvelles méthodes de travail pour faciliter les recherches sur la Toile en personnalisant les moteurs de recherche et les bases de données en ligne. Cette équipe du NYT a joué un rôle déterminant dans l'attribution de sept prix Pulitzer durant les 9 dernières années. En effet, ces fins limiers du Net mettent leur talent au service des journalistes et des reporters qui enquêtent sur des sujets particuliers. Tom Torrok nous reçoit dans le hall du New York Times, journal fondé en 1836 et considéré comme l'une des institutions médiatiques les plus respectables du monde.
Jane, notre cornac de la Columbia University, lui présente 21 journalistes des quatre coins du monde en citant les noms et les pays. Réponse de l'intéressé : «Tom Torrok du New Jersey». Démonstration sur la façon de mener une enquête journalistique en fouillant dans les données disponibles sur Internet.
Le principe est de creuser. «De préférence des histoires que d'autres ont dédaignées. Vous ne savez jamais ce que vous allez dénicher», dit Andy Lehren qui a déjà levé quelques beaux lièvres dans sa carrière de reporter. Quelques exemples concrets d'enquêtes menées à  bout et l'entrevue est terminée au bout d'une heure et demie. Avant de reprendre l'ascenseur, nous demandons à  Tom l'autorisation de jeter un coup d'œil furtif à  la salle de rédaction du prestigieux journal. Mince ! Elle est aussi vaste qu'un stade de base-ball et aussi silencieuse qu'une cathédrale. De simples cloisons d'un mètre cinquante séparent les pools de journalistes. Evidemment, une photo devant le fronton du vénérable journal s'impose pour tous.        
 


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