Algérie

De jeunes délinquants agressent les manifestants


Ni les menaces de Ould Kablia ni l'agression perpétrée contre eux par des dizaines de voyous, mardi soir, ne les feront plier.
«Nous ne quitterons pas cette place tant que nos revendications ne sont pas satisfaites. Si le ministre veut nous désarmer, il n'a qu'à le faire ; s'il veut charger des voyous de nous intimider et nous tabasser, nous allons, la prochaine fois, riposter et Ould Kablia en assumera les conséquences», fulmine un garde communal de Tiaret. Alignés sur plusieurs rangées, les gardes communaux ont scandé des slogans hostiles au gouvernement et plus particulièrement au ministre de l'Intérieur.
Tour à  tour, les manifestants, mégaphone à  la main, se sont relayés pour exprimer leur détresse, dénoncer l'agression dont ils ont été victimes et enfin exiger la régularisation de leur situation.
Hakim Chaïb, l'un des représentants des gardes communaux, est revenu sur l'agression suivie de violence perpétrée contre eux la veille. Ils étaient, selon lui, plusieurs dizaines de jeunes armés de sabres et de couteaux qui se sont acharnés sur les gardes communaux. «Vers minuit, de jeunes délinquants nous ont attaqués. Ils étaient armés de couteaux, de sabres et de bouteilles en verre. Ils ont également jeté des pierres sur nous et des pétards», a déploré Chaïb.
A bout de nerfs, un autre représentant ne comprend pas ce qui s'est passé. «Depuis que nous campons sur la place des Martyrs, aucune personne ne nous a manqué de respect. Les marchands à  la sauvette occupent leur place habituelle. Les passants vaquent normalement à  leurs occupations. Les habitants ont sympathisé avec nous. Qui est donc derrière cette attaque '», s'interrogent les gardes communaux, encore sous le choc. «Ils nous ont traités de sales paysans alors qu'ils ne connaissent même pas notre fonction  ni nos origines. Ils nous ont demandé de dégager avant de prononcer des menaces de mort à  notre adresse. Plusieurs blessés sont à  déplorer et certains sont toujours à  l'hôpital Lamine Debaghine (ex-Maillot) de Bab El Oued», explique M. Dif, qui doit son salut à  l'intervention policière. «Ils nous ont pris au dépourvu. Ils étaient très nombreux. Il a fallu l'intervention de la police pour disperser ces jeunes qui ont débarqués de nulle part», raconte l'un des blessés.
Et d'ajouter : «Ould Kablia doit comprendre que nous resterons mobilisés. Nous continuerons à  dormir à  même le sol, sur des cartons de fortune, jusqu'à ce que le chef de l'Etat daigne prendre en charge nos préoccupations.»
«Ni la police ni les voyous ne nous démobiliserons», explique Chaïb.
Les manifestants se sont donné pour mot d'ordre de ne pas répondre à  la provocation mais ils n'envisagent pas de décamper de la place des Martyrs.
Certains d'entre eux exhibent des pétitions signées par leurs collègues des autres wilayas pour nous démontrer que les gardes communaux sont unis et solidaires. Dans ces documents, ils mettent en garde contre toute action violente à  l'encontre des gardes communaux qui protestent à  Alger.
 
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