Les protestations sociales s'intensifient au Brésil à l'approche de l'ouverture officielle du Mondial de football, prévu le 12 de ce mois. Dans quasiment toutes les villes du pays, la cadence des manifestations s'accélère. Les cohortes de mécontents grossissent dans toutes les villes du pays commeRio de Janeiro, Sao Paulo, Salvador, Florianopolis ou Serra. Profitant de la forte présence des médias internationaux, les chômeurs et les laissés-pour-compte des bidonvilles haussent le ton pour exiger l'amélioration des services publics et la mise en ?uvre de programmes sociaux en leur faveur. Les marches et les sit-in de contestation se perpétuent et se terminent souvent par des bagarres rangées entre frondeurs et forces de l'ordre publiques. Le mouvement «Il n'y aura pas de coupe du monde», qui dénonce les grandsbudgets consommés dans la préparation du Mondial au détriment des besoins de base de la population, gagne du terrain. Les favelas se révoltent et réclament, haut et fort, leur part du rêve brésilien. Les employés du service public se saisissent également de l'aubaine pour revendiquer une hausse substantielle des salaires. Chauffeurs de bus ou de métro, fonctionnaires ou professeurs, employés de banque ou médecins expriment aussi, à l'unisson, leur mécontentement en faisant grève. Là aussi, faute de réponse «convaincante» des autorités compétentes, la police est constamment sollicitée pour encadrer les actions de rue et disperser les foules en furie. Sur la brèche depuis des mois, les policiers réclament, à leur tour, la hausse des salaires. En raison de leur mobilisation à longueur de journée, les agents de l'ordre public requièrent une juste revalorisation de leur paie. Ils menacent ouvertement de recourir à la grève pour faire valoir leur droit. La sécurisation de la Coupe du Monde de foot, événement planétaire par excellence, court de gros risques. Au mois de janvier dernier, les organisateurs, flairant la mauvaise tournure des choses, avaient déjà sollicité la collaboration des 32 pays participants dans ce domaine précis. Le Brésil avait, en effet, demandé à chacune des 32 nations qualifiées à cette joute finale d'accompagner leur délégation par une brigade de police expérimentée pour sécuriser leur équipe et encadrer ses supporters. Des rencontres et des stages ont été effectués dans ce sens pour déterminer les responsabilités et les prérogatives de chaque partie. Le spectre de la grève plane au sein de la police fédérale brésilienne, en semant le doute et l'incertitude parmi les touristes qui comptent se rendre au pays de la samba et du football. Les autorités sur place se veulent rassurantes en vantent les mérites du sécuritaire dispositif mis en place. Elles parlent de 157 000 policiers et militaires mobilisés et d'une la loi qui interdit aux corps constitués d'entrer en débrayage. Mais un «précédent» a été déjà enregistré à la mi-mai quand la police militaire avait stoppé le travail pendant trois jours dans l'Etat de Recife. Dans bandes de pilleurs avaient, alors, dévalisé des magasins huppés au grand jour. Une chose est sûre, les milliers de supporters qui se rendront au Brésil doivent faire très attention et se déplacer par groupes pour éviter au mieux les mauvaises surprises. La situation y est extrêmement tendue.K. A.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 01/06/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel Amghar
Source : www.latribune-online.com