Algérie

De grands chantiers pour redorer la côte ouest



La récente mise sur pied d'une commission de wilaya chargée d'écouter les investisseurs est déjà perçue comme une volonté de changer les choses.Alors que la saison estivale, considérée comme la plus courte période des vacances depuis la nuit des temps, tire à sa fin, l'on songe déjà à donner un nouveau souffle au secteur touristique, en quête d'une réelle refonte qui puisse permettre au pays d'engranger des recettes hors hydrocarbures et, par ricochet, participer à relancer l'économie nationale.
D'ailleurs, la récente mise sur pied d'une commission de wilaya chargée d'écouter les investisseurs locaux dans le cadre d'une prise en charge réelle de leurs doléances et autres préoccupations est déjà perçue comme une bonne intention, en attendant les actes qui confirmeraient cette volonté, celle de changer les choses en perspective d'une relance de l'investissement touristique dans la wilaya de Aïn Témouchent.
Durant ces dernières années, la wilaya a connu un bond quantitatif en termes de projets touristiques diversifiés dans la partie nord, avec la réalisation de nombreux établissements touristiques, en majorité implantés à travers la dizaine de zones d'expansion touristique (ZET).
Cependant, pour Maâmeri Hamouda, directeur du tourisme de la wilaya de Aïn Témouchent, le seul problème réside dans la ZET de Hammam Bou-Hadjar, dont le plan d'aménagement touristique (PAT) a bénéficié d'une importante étude élaborée par l'ANDT (Agence nationale de développement touristique) et qui se trouve dans sa phase ultime, dans la mesure où elle n'attend que son approbation par l'APC locale, que ses membres s'entêtent à refuser, craignant à juste titre les conséquences qui peuvent influer sur les sources thermales existantes et dont personne ne mesure la gravité si les investisseurs viennent à effectuer des captages des eaux thermales, et ce, malgré les assurances des pouvoirs publics sur l'interdiction de toucher aux nappes d'eau thermales, car s'agissant d'une zone sismique.
Il est tout à fait clair que l'étude du PAT sera accompagnée d'un cahier des charges consacré à chaque établissement ou structure qui dispose d'un lot. "Il faut dire que l'approbation du plan d'aménagement touristique de cette ZET ouvrira grandes les portes aux opportunités d'investissement dans le tourisme thermal qui est de l'intérêt des habitants de Hammam Bou-Hadjar en premier lieu.
Cela nous permettra de diversifier le secteur touristique et de ne pas se contenter uniquement du tourisme balnéaire en se déplaçant graduellement vers les zones thermales situées à l'intérieur de la wilaya, qui est un créneau touristique étendu sur toute l'année. C'est pourquoi nous devons donner une importance particulière aux zones thermales.
Ce qui permettra à la station thermale, qui est un établissement étatique, d'améliorer ses prestations de service à la faveur d'une concurrence", a indiqué M. Hamouda. L'étude prévoit un grand parc d'attractions qui s'étend sur 5 ou 6 ha. Il faut dire que contrairement aux autres wilayas, Aïn Témouchent ne dispose pas encore d'un parc zoologique qui attire les citoyens. Selon le directeur du tourisme, les investisseurs potentiels privés ont tout intérêt à se lancer dans ce type de projet qui attire les familles.
À la wilaya, faut-il le rappeler, le foncier typiquement touristique est très insuffisant et relève soit du domaine privé, soit de l'Etat, qu'il soit forestier ou agricole. C'est pourquoi il ne s'agit pas de déposer un dossier pour pouvoir prétendre bénéficier d'un terrain ou réaliser un hôtel, du moment que de ce côté-là la wilaya de Aïn Témouchent dispose d'un nombre assez suffisant d'hôtels, car le tourisme ne se mesure pas uniquement par le nombre de lits.
"Le domaine de la distraction et des loisirs est ouvert à l'investissement, et son rendement est plus important que celui de l'hébergement, étant donné que le citoyen algérien en quête de distraction est devenu très exigeant, selon une étude sociale menée, où celle-ci fait ressortir que la famille algérienne, c'est d'abord l'enfant auquel il faudra offrir ce qu'il cherche pour répondre à ses besoins. L'investissement dans l'attraction et les loisirs permettra aux nombreuses familles de se distraire à longueur d'année, en particulier durant les week-ends.
C'est un créneau ouvert et très bénéfique en comparaison avec d'autres projets qui engloutissent de grosses sommes d'argent dépensées et qui sont réalisés sur le littoral, lequel ne fonctionneen fin de compte que deux ou trois mois au maximum", a tenu à préciser le directeur du tourisme. D'autres projets d'investissement pourraient voir le jour, même s'il est encore trop tôt pour les aborder.
D'énormes atouts
Aïn Témouchent recèle d'énormes potentialités qui peuvent attirer les investissements touristiques, comme les régions archéologiques et l'agrotourisme, qu'il faudra exploiter, même si elles nécessitent un accompagnement des agences de tourisme et de voyages et de l'Office du tourisme, avec l'élaboration d'un circuit touristique et d'hébergement où peuvent être intégrées les fermes qui sont dans un état d'abandon et qui peuvent être restaurées pour la circonstance en les transformant en auberges.
Ce sera la grande découverte de Aïn Témouchent profonde avec son vignoble, ses oliviers et ses grandes cultures où les familles peuvent passer de très bons moments les week-ends au milieu de la nature. Sur cette question, M. Hamouda estime que les textes actuels régissant le secteur du tourisme, en particulier l'hôtellerie, qui datent de 1999, sont obsolètes et ne répondent plus aux exigences de l'heure.
"Il faut que nos lois changent toutes les 5 années, selon l'évolution de la situation du secteur du tourisme qui est très dynamique, car c'est l'investisseur qui impose sa vision en créant des structures et apporte des idées nouvelles", a-t-il martelé, en donnant l'exemple de la réalisation d'une marina dans les grands hôtels ou de disposer d'un bateau de plaisance ou d'un bateau restaurant qui sont des investissements très importants et font partie de l'impossible, même si les lois viennent tout juste d'être promulguées.
"Notre littoral n'est pas exploité dans le tourisme hormis la baignade, alors qu'ailleurs les bateaux de plaisance créent un grand espace de loisirs", a ajouté M. Hamouda.
Aussi, un grand travail attend les responsables communaux qui sont appelés à aménager leurs villes dans le cadre d'une vision touristique, à l'image de celle de Béni Saf, notamment avec le classement du site archéologique de Siga royaume de Syphax, qui devra être intégré dans un circuit touristique, et l'ouverture du domaine de l'investissement aux seuls professionnels du tourisme à même d'apporter une plus-value au profit de la wilaya avec la création de postes d'emploi et de la richesse.
Un P/APC d'une commune côtière diffère de celui d'une commune de l'intérieur de la wilaya. Il faut que celui-ci ait une vision sur la gestion de sa commune qui doit être aménagée pour accueillir les visiteurs, les estivants et les touristes.
Un P/APC qui n'est pas capable de maîtriser la gestion d'une simple plage et fournir les conditions les plus élémentaires d'accueil des estivants en ne comptant que sur l'intervention d'autres administrations dans des opérations d'hygiène, de nettoiement, d'aménagement, il y a de quoi s'inquiéter, alors qu'en principe il devra être le moteur d'un grand travail de coordination avec l'ensemble des secteurs.
Les P/APC des communes côtières devront en principe imposer aux propriétaires des habitations individuelles le ravalement de leurs façades avec des couleurs uniques (bleu et blanc par exemple), tout en respectant l'aspect architectural.
Quant au volet relatif à l'artisanat, M. Hamouda a rappelé que "si le tourisme va, l'artisanat suivra dans les établissements hôteliers, dans la mesure où les lois imposent à ces derniers de réserver des espaces pour l'exposition et la commercialisation des objets de l'artisanat". À ce titre, il faut que la mentalité de nos responsables municipaux évolue.
Notons qu'en prévision de cette saison estivale qui n'a débuté que le 15 août dernier, une enveloppe financière estimée à 45 milliards de centimes a été débloquée par les autorités locales et destinée aux opérations d'aménagement des plus importantes plages, dont celle de Bouzedjar, dont les travaux ont été achevés et qui a donné une image plus attrayante au visiteur, en attendant celles de Terga, S'béat, Rachgoun et d'autres.
M. LARADJ


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