Algérie

De grands acquis consumés par l'inflation et l'informel



De grands acquis consumés par l'inflation et l'informel
Photo : Riad
Par Karima Mokrani
Dans le secteur de l'Education nationale, la centrale syndicale Ugta s'est peu distinguée dans son combat pour la défense des droits des travailleurs, en comparaison avec les sacrifices consentis par les organisations autonomes, particulièrement depuis l'année 2003. Celle-ci qui a vu la naissance du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), avec à sa tête, une ancienne figure de proue de l'Ugta, en l'occurrence le défunt Redouane Osmane. Depuis, les syndicats autonomes n'ont eu de cesse de faire pression sur la tutelle et les pouvoirs publics, de façon générale, amenant ces derniers à faire des concessions et non des moindres. A l'approche de l'objectif, l'Ugta refait surface, après une longue absence et se replace sur le terrain de la contestation. Elle s'impose dans les rencontres de conciliation et de négociations, notamment dans les réunions de la tripartite, se présentant comme le seul partenaire social des pouvoirs publics. Des réunions qui se terminent par l'annonce d'augmentations de salaires pour lesquelles la centrale syndicale ne s'est pas battue en réalité. Même processus dans le secteur de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique mais à un degré moindre. Les travailleurs jouent le jeu. L'essentiel pour eux, c'est l'aboutissement de leurs revendications. Ces dernières années, l'Ugta perd du terrain au profit des syndicats autonomes, dans le secteur de l'Education nationale, de façon particulière. Conséquence logique de l'engagement de ces organisations autonomes à faire valoir elles-mêmes leurs revendications pour un meilleur cadre de travail et de vie pour l'ensemble des travailleurs de la fonction publique. Pour en revenir aux acquis «arrachés» par l'Ugta, selon un dernier rapport de son bilan social, celui-ci indique que dans le secteur de l'Education nationale, elle a obtenu en 2002 «la revalorisation du taux de l'indemnité d'amélioration des performances pédagogiques de 20% à 40% pour le personnel enseignant, la revalorisation du taux de l'indemnité d'amélioration des performances de gestion de 20% à 40%, pour le personnel d'intendance et l'institution d'une indemnité de documentation pédagogique au profit des personnels enseignant d'un montant fixe pour chaque grade, allant de 1 200 DA pour le maître d'école fondamentale à 1 700 DA pour le professeur d'enseignement secondaire». En 2003, elle a obtenu «l'institution d'une indemnité de qualification au profit des personnels enseignants d'un montant fixe pour chaque grade allant de 3 200 DA pour le maître d'école fondamentale à 6 500 DA pour le professeur d'enseignement secondaire et l'institution d'une indemnité de qualification au profit des personnels d'intendance d'un montant fixe pour chaque grade, allant de 3 200 DA pour l'adjoint des services économiques à 6 500 DA pour l'intendant principal».
De 2004 à 2006, les revalorisations des salaires se sont élevés à 5 904 DA pour certains grades et 22 567 DA pour d'autres, selon le même bilan. Dans le secteur de l'Enseignement supérieur, les acquis de l'année 2002 consistent en «la revalorisation de l'Indemnité de sujétion spéciale pour le corps des enseignants du supérieur et le corps des hospitalo-universitaires d'un taux moyen de 34%, la revalorisation de l'indemnité d'encadrement à un taux moyen de 126% pour les corps des enseignants du supérieur et des hospitalo-universitaires, l'institution d'une indemnité d'expérience pédagogique au profit des enseignants du supérieur et des hospitalo-universitaires calculée au taux de 2% du salaire de base du grade par échelon indiciaire, soit un taux maximal de 20%, l'institution d'une prime de rendement au profit des enseignants du supérieur et de l'hospitalo-universitaire fixée au taux maximum de 10% de la rémunération principale, l'institution d'une indemnité de documentation au profit des enseignants du supérieur et des hospitalo-universitaires d'un montant fixe pour chaque grade allant de 2 000 DA pour l'assistant à 6 000 DA pour le professeur, la révision de la classification des enseignants du supérieur et des hospitalo-universitaires comme suit: glissement catégoriel des enseignants du supérieur (le professeur passe de l'indice 1200 à 1280, le maître de conférences passe de l'indice 1040 à 1120 et le maître assistant passe de l'indice 800 à 880), glissement catégoriel des hospitalo-universitaires (le professeur passe de l'indice 1200 à 1280, le docent passe de l'indice 1040 à 1120 et le maître assistant passe de l'indice 880 à 960)». Ceux de l'année 2003 consistent en «la revalorisation de l'indemnité de sujétion spéciale de 75% au profit des personnels de la filière Oeuvres universitaires, l'institution d'une indemnité d'amélioration des performances au profit des travailleurs de la filière des Bibliothèques universitaires, calculée au taux de 10% de la rémunération principale du grade et qui a fait l'objet d'une revalorisation de 20% dans la même année, l'institution d'une indemnité de sujétion spéciale de 25% du salaire de base au profit des travailleurs de la filière des Bibliothèques universitaires et l'institution d'une indemnité de valorisation du patrimoine documentaire calculée sur un taux fixe du salaire de base pour chaque grade de la filière des Bibliothèques universitaires, allant de 5% pour l'aide technique des bibliothèques universitaires à 15% pour le conservateur en chef. De 2004 à 2006, les revalorisations des salaires, selon le rapport se sont élevés à 21 234 DA pour certains grades et 169 344 DA pour d'autres. Le bilan paraît exagéré si l'on en juge par le maintien des actions protestataires dans les deux secteurs. Quoi qu'il en soit, la majorité des travailleurs restent non satisfaits de leurs nouveaux salaires pour la simple raison que ce qui leur est donné d'une main est vite arraché par une autre. Autrement dit, le pouvoir d'achat des ménages reste faible malgré les augmentations des salaires. Ceci à cause de l'inflation et la montée fulgurante de l'informel que toutes les mesures annoncées par le gouvernement n'arrivent pas à freiner. La politique de l'Ugta -et de tous les syndicats- est à revoir'




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