Algérie

De grandes ambitions avec un personnel réduit



Le laboratoire de biologie et de génétique moléculaire a été créé en 2001 pour palier l'absence de diagnostic génétique dans la wilaya de Constantine et le manque de formation en biologie moléculaire. Situé au CHU, il est rattaché à l'université de Constantine et financé par le Fonds national de recherche (FNR). Petit à petit, il s'est doté de matériel de technologie de pointe (comme le séquencer qui permet de lire l'ADN dans le but de décoder le génome humain). La création de ce laboratoire de recherche appliquée a eu pour but de développer les tests moléculaires et leur assurer une grande fiabilité scientifique afin qu'ils servent dans le diagnostic clinique. Cinq équipes de 34 chercheurs travaillent sur plusieurs secteurs, entre autres la neurogénétique, la cytogénétique et l'oncologie. A titre d'exemple, la mucoviscidose, une maladie génétique de plus en plus fréquente en Algérie, est diagnostiquée génétiquement dans ce laboratoire par la détection des différentes mutations causales.D'autre part, l'unité de cytogénétique fait l'analyse du nombre et de la structure des chromosomes « caryotype » pour mettre en évidence les aberrations chromosomiques. L'étude et le diagnostic de certains cancers héréditaires, comme celui de la thyroïde et du colon, ne sont pas en reste et permettent un dépistage précoce. Quant au conseil génétique, il existe mais ne peut exercer ses prérogatives en l'absence de cadre légal. À ce sujet, le professeur en médecine, et directeur de recherche N. Abadi, nous dit : « Le conseil génétique existe en neurologie, mais cela reste insuffisant, le diagnostic prénatal n'est pas encore possible, puisque le ministère de la Santé n'a pas encore statué sur ce point. » Tout ce formidable programme est terriblement ralenti par beaucoup d'obstacles.À ce propos, le professeur N. Abadi nous déclare : « Nous travaillons sans relâche pour le séquençage d'ADN, mais dès qu'il n'y a plus de réactifs nous sommes obligés d'arrêter pour des mois, à cause du retard de livraison de réactifs. » Le manque de personnel contribue à ralentir l'essor du laboratoire. Le directeur de recherche nous confie : « Nous aimerions qu'il y ait des recrutements de scientifiques, comme les DES et les licenciés en biologie, mais rien n'est fait. » Il ajoute encore : « Ce laboratoire se trouvait au départ au sein de la faculté de médecine, nous étions obligés de quitter les lieux à des heures précises, c'est pour cela que les laboratoires de recherche doivent être construits dans les CHU pour donner plus de liberté aux chercheurs, on devrait penser à construire un laboratoire de recherche au sein du futur hôpital de la nouvelle ville. »De grandes réalisations sont prévues pour l'avenir : le diagnostic génétique de la maladie de Parkinson et celui du cancer du sein, devenu un impératif absolu dans la prévention et le dépistage précoce. Par ailleurs, tous les moyens matériels et surtout humains doivent être fournis pour que la génétique émerge en tant que science et pour que le diagnostic génétique soit au service des malades.


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