Algérie

De fortune et de santé



Le président Tebboune a mis sa parole à l'épreuve du terrain pour améliorer les conditions sociopro-fessionnelles des personnels de santé, «avant la fin de l'année en cours», a-t-il promis. «Tout sera fait pour que le système national de santé en Algérie atteigne le niveau des standards internationaux», a déclaré le chef de l'Etat, lors de la clôture du séminaire national sur la modernisation du système de santé. Si pour le président de la République le système de santé de l'Algérie est parmi les meilleurs en Afrique en terme de gratuité des soins et de couverture sanitaire, pour le commun des Algériens, confronté à l'austère nudité de la réalité sur le terrain, se soigner en Algérie est loin d'être une sinécure.Si la qualité des personnels soignants n'est pas mise en cause, le pays renfermant des médecins considérés parmi les meilleurs au monde, le déficit en matière de couverture médicale et sanitaire reste énorme. Une bonne partie des infrastructures de santé datent de l'époque coloniale, alors que d'autres établissements de santé ont largement dépassé leur durée de vie. S'il est vrai que le secteur névralgique de la santé a, lui aussi, subi l'impact de la récession économique, le changement climatique, les nouvelles maladies, ou encore la crise mondiale du Covid, ni le fonctionnement du système de santé dans son ensemble ni les relations interpersonnelles entre les praticiens et les patients n'ont encore atteint le niveau souhaité.
Le problème du système de santé en Algérie est surtout relationnel. C'est la prise en charge sociale du patient et de sa famille qui doit être au centre de la refonte du système dans son ensemble. Combien de citoyens, pour contourner un système de santé publique défaillant, se sont ruinés pour se faire soigner, d'autres en sont morts. L'organisation du système de santé publique national, adossé à un secteur privé complémentaire, est un enjeu de sécurité nationale, un peuple mal pris en charge pour préserver sa santé, risquant de mettre en péril le système de sécurité sociale qui accuse un déficit inquiétant. Pourtant, la pyramide des âges en Algérie est inversement proportionnelle aux dépenses de santé. Autrement dit, comment peut-on dépenser autant d'argent pour soigner une population dont plus de 60% ont moins de 30 ans ' Et c'est peut-être pour ça que le plus pauvre n'échangerait pas sa santé pour de l'argent, mais le plus riche donnerait tout son argent pour la santé.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)