Ces trois dernières années ont été particulièrement marquées sur le plan social par des augmentations salariales importantes dans le secteur public.Parallèlement à la révision du Salaire national minium garanti qui est passé de 15 000 DA à 18 000 DA en 2012 et pour faire face au mécontentement des travailleurs et freiner la cadence des mouvements sociaux déclenchés en 2011 et 2012 dans différents secteurs, les pouvoirs publics après des séries de négociations avec les syndicalistes ont revu les salaires à la hausse. Comment ' En jouant sur plusieurs paramètres, notamment sur les primes et les indemnités, même si le salaire de base reste la principale composante de la rémunération brute totale avec une moyenne de 64,4% en 2012. Les principaux indicateurs de l'enquête de l'ONS (Office national des statistiques) se résument en effet par une évolution du salaire net mensuel de l'ordre de 8,2% en 2012 par rapport à 2011 avec des évolutions par secteur d'activité plus importantes pour les industries extractives (+15%), les activités financières (+12%) et les transports et communications (+11,6%).
Globalement, le salaire net moyen en 2012 était de 31 800 DA. Il était de l'ordre de 45 000 DA dans le secteur public et d'environ 25 700 DA dans le secteur privé, soit une différence de près de 70% entre les deux secteurs.
Cependant, les disparités restent importantes. Même si de manière globale tous les travailleurs ont bénéficié de la hausse des salaires, le niveau diffère d'un secteur à un autre. Ainsi, ce niveau reste relativement élevé pour les activités pétrolières (production et services d'hydrocarbures) et financières (banques et assurances) avec respectivement 85 900 DA et 50 000 DA, tandis que les secteurs de la «construction» et de l'«immobilier et services aux entreprises» se distinguent avec des salaires inférieurs à la moyenne, soit respectivement 23 700 DA et 25 400 DA, selon la même source. Et ce, d'autant que les écarts de salaires selon la qualification sont dans certains cas relativement importants. Ainsi, le salaire des agents de maîtrise dans les activités liées aux hydrocarbures est de 82 400 DA contre 26 600 DA dans le secteur de la «construction».
Aussi, les cadres sont beaucoup plus rémunérés que le personnel de maîtrise et d'exécution avec de grands écarts dans certaines activités. Exemple, un cadre perçoit, selon l'ONS, 1,9 fois le salaire net moyen global, presque le double, alors que le personnel d'exécution n'en perçoit que 74%. La qualification du salarié, le secteur juridique, la taille de l'entreprise ainsi que les spécificités de rémunération sectorielles des entreprises de certains secteurs sont en effet les éléments les plus discriminants du niveau des salaires, a révélé l'enquête de l'ONS.
Une enquête jugée incomplète par les experts qui s'interrogent sur d'autres aspects portant justement sur la rémunération, mais aussi sur les conditions dans lesquelles sont effectuées ces enquêtes, lesquelles laissent plusieurs zones d'ombre qui pourraient renseigner davantage les analystes et les pouvoirs publics entre autres sur les raisons de cette discrimination, notamment entre les salaires perçus par les travailleurs dans le secteur public et ceux du privé. Un privé qui tarde à passer aux conventions collectives et à assurer de meilleures conditions socioprofessionnelles à leurs employés, mais surtout à contribuer à la création d'emplois à l'exception des grandes entreprises privées qui ont réussi à se frayer une place de taille sur le marché national de l'emploi.
«Même les multinationales se sont alignées sur le privé algérien et n'offrent pas des salaires à la hauteur des travailleurs contrairement à ce qu'elles font dans les autres pays du Maghreb», regrette un expert financier pour qui le problème est beaucoup plus profond qu'on le fait croire. «Quand on habitue le secteur privé à l'assistanat, que peut-on attendre de lui en matière d'emplois et de création de richesses '», s'interroge-t-il amèrement.
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Posté Le : 04/11/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samira Imadalou
Source : www.elwatan.com