Algérie

De Djeniène-Bourezg à la Corée du Nord, l’itinéraire d’un héros



Parution d’un livre sur le chahid Bentaleb Bousmaha, du Pr Houari Merine
Publié le 27.08.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie
B. HENINE

Un récit historique a été édité en hommage au défunt moudjahid Bentaleb Bousmaha, connu sous le nom du «Chahid-Lem-Yamout» (le martyr qui n’est pas mort ou le martyr éternel). L’ouvrage a été publié à l’occasion de la journée du Chahid, par un homme de la presse, en l’occurrence le Pr Houari Mérine, directeur d’un établissement scolaire, qui vient de remémorer toute une histoire sous un ouvrage intitulé : Chahid-Lem-Yamout, l’itinéraire d’un moudjahid de Djeniène-Bourezg à la Corée du Nord.
Ce grand héros de la révolution, en l’occurrence le moudjahid Bentaleb Bousmaha, est connu sous l’appellation de Chahid-Lem-Yamout. Natif de la région de Aïn- Sefra, en 1909, il a rejoint le maquis en 1956, et fut désigné responsable de la tribu des Mérinates installée à Oum-El-Manatik, dans la région de Djeniene-Bourezg, relevant de la Zone 8, chargé en tant que membre de l'organisation civile du Front de libération nationale, de recueillir les renseignements sur les mouvements de l'armée française, et de recruter des jeunes pour la révolution. Son histoire est considérée comme l'un des miracles de la révolution, qui lui a valu l'admiration du défunt président Houari Boumediene, qui l'a reçu en grande pompe au palais présidentiel comme un héros ou un prince, tout en lui offrant un séjour avec la délégation algérienne en Corée du Nord, représentant la révolution algérienne. La délégation a été reçue à Pyongyang par le défunt président de la Corée du Nord Kim Il-Sung (1912/1994), fondateur et premier dirigeant de la Corée du Nord en 1948. Ce dernier, qui a distingué le héros, l’a décrit comme un homme sage et un combattant acharné.
Revenons au combat du moudjahid Bentaleb ! Après qu’il fut désigné responsable de la tribu des Mérinates, il sera ensuite chargé, en compagnie du chahid Mérine Slimane, des services de renseignement et du ravitaillement des moudjahidine installés dans cette zone. En décembre 1958, alors en patrouille en compagnie des chouhada Grioui Mohamed et Ziani Miloud, ils tombèrent dans une embuscade tendue par l’armée française et furent transférés dans des cellules spécialement aménagées pour la torture situées dans un camp militaire près de Tiout, camp tenu dans le secret total pour mener à terme la sale et criminelle besogne contre les moudjahidine. Après avoir passé quelques jours sous la soif, la faim, la folie des pratiques obscènes, les brûlures et l’électrisation des parties génitales, les trois détenus sont jugés et condamnés à mort par l’ennemi. Dans la nuit du 21 décembre 1958, ils sont exécutés près de la localité de Mékalis par deux balles, une dans la tête et l’autre dans le cœur. Abandonnés gisant dans une mare de sang, les chouhada Grioui et Ziani ne s’en sortiront pas, quant à Bentaleb, le destin en a voulu autrement. Il plongea dans un coma sous le froid et la neige toute la nuit. Au petit matin, en reprenant connaissance, il se retira à plat ventre vers une grotte où il se réfugia pendant 15 jours, en se nourrissant et soignant ses blessures uniquement avec de l’herbe. Pendant ce temps, le décès des trois prisonniers (Grioui, Ziani et Bentaleb) a été déclaré à l’état civil par le gendarme Thomas Claude. L’immortel Bentaleb, après qu’il eut repris légèrement ses forces, rejoignit les moudjahidine qui étaient stationnés à Djebel Bouamoud, près de Moghrar, via Tiout et Aïn-Ouarka. Il se rétablit rapidement et rejoignit la bataille de Djebel-Himer, où il participa à une bataille acharnée, quelques jours après, alors en mission avec ses compagnons moudjahidine, ils tombèrent dans une nouvelle embuscade — sans se faire connaître —, ils sont capturés et incarcérés dans différentes geôles, condamnés à mort, mais fort heureusement relâchés à la veille de l’indépendance du pays.
L’auteur dans cet ouvrage de 120 pages, qui a été édité par la maison Khayal-Editions, illustré de documents historiques et de photos à l’appui, estime que son livre pourrait enrichir la mémoire nationale au niveau du musée du Moudjahid à Alger, ou encore de la BNA (Bibliothèque nationale d’Algérie).
B. Henine




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)