En dix ans, des milliers d'hectares de surfaces cultivables ont été perdus et plusieurs conserveries ont fermé, faute de soutien.
La campagne 2011-2012 pour la filière tomate industrielle augure de bonnes perspectives, selon les prévisions des responsables du secteur de l'agriculture. Réuni hier à Alger, en présence du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, le comité interprofessionnel de la filière a indiqué qu'il s'attend à une production de l'ordre de 400 000 tonnes de tomate fraîche, avec un rendement moyen de 300 quintaux à l'hectare.
Cette récolte, en progression par rapport à l'année écoulée, devrait servir en majorité à l'activité de transformation industrielle (près de 40 000 tonnes de double concentré de tomates) qui reprend dans les quatre wilayas de l'est du pays (Annaba, Guelma, Skikda, El Tarf), où les unités industrielles ont toutes repris du service, après que les autorités concernées aient réglé les problèmes ayant conduit à leur fermeture durant les trois dernières années.
Il n'en demeure pas moins que les producteurs continuent à se plaindre du non-accompagnement de la part des transformateurs, peu impliqués dans le développement de la filière. Celle-ci, bien que réalisant un chiffre d'affaires annuel de 52 milliards de dinars et assurant 30 000 emplois directs et indirects, ne s'est pas totalement remis des préjudices causés par les importations massives de double et triple concentré de tomates, en particulier en provenance de Tunisie.
En dix ans, des milliers d'hectares de surfaces cultivables ont été perdus et plusieurs conserveries ont fermé, faute de soutien. Le rééchelonnement des dettes des transformateurs et l'adoption, à partir de l'année passée, de mesures prises pour faciliter l'accès des agriculteurs aux semences, aux engrais et aux différents crédits agricoles, ont permis à la filière de se «formater» et de remonter la pente. C'est le cas dans la wilaya d'El Tarf où l'on s'attend, cette année, à une campagne exceptionnelle.
Selon M. Labadlia, président de la Chambre régionale de l'agriculture, la production de tomate fraîche devrait atteindre cette année pas moins de 1,7 million de quintaux, alors que celle de tomate industrielle, 1,8 million de quintaux, en nette augmentation par rapport aux années précédentes. S'agissant du rendement, il devrait «avoisiner, voire dépasser les 500 quintaux à l'hectare, selon la variété de semence», a estimé le même responsable. Bien que pouvant atteindre les 11 000 hectares, la surface cultivable réservée à cette culture a néanmoins progressé ces dernières années, passant de 2300 hectares l'année dernière à 3300 hectares actuellement.
La wilaya d'El Tarf, qui assurait, jusqu'au début des années 2000, 50% de la production nationale et en exportait même en Russie et en Libye, compte trois unités de transformation industrielle dont celle d'El Bousten, dans la commune de Besbès, considérée comme le premier producteur national de tomate de conserve. Toutes ces performances sont à inscrire au palmarès de la wilaya qui a évité le pire après avoir subi de graves dommages suite aux dernières inondations ayant affecté, en février dernier, plusieurs exploitations agricoles. Pas moins de 750 hectares de tomate industrielle et 1300 hectares de céréales ont été ainsi déclaré sinistrés à 100%.
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Posté Le : 27/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lyes Mechti
Source : www.elwatan.com