De bonnes intentions à concrétiser, mais...

Après la débâcle des Championnats d'Afrique des nations en Afrique du Sud, ou des interclubs, un sursaut d'orgueil était attendu pour ce début de saison au niveau du football local. La qualification au Mondial-2014 des Fennecs au Brésil est donc venue comme une bouffée d'air frais. Certes, tout n'a pas été rose du côté du football au sein des clubs de l'élite, mais les points saillants ont été le maintien de l'hégémonie de certaines formations et le retour au premier plan d'autres clubs. A l'aube de cette nouvelle saison, et de la seconde manche (retour), de nouvelles perspectives ont été projetées. L'occasion d'un nouveau départ ' Après la phase aller, nos clubs de l'élite auront une belle carte à jouer lors du tournoi qualificatif continental en coupe de la CAF ou dela Ligue des champions. La tâche s'annonçait ardue, mais nos représentants sauront relever le défi pour se retrouver en phase de poules. De ce fait, l'Algérie sera représentée dans une discipline collective lors des prochaines éditions. Dans ce contexte, il faudra également saluer la contribution de la FAF et la LNF, qui étaient aussi au chevet des clubs. Certes, le niveau n'était pas beaucoup trop élevé pour les clubs de la Ligue 1 et 2, mais il n'empêche que nos représentantes ont su réaliser leur rêve. Reste maintenant à savoir si elles vont maintenir leur association cette année. Il n'empêche que, du côté de l'élite, quelques équipes ont évolué quelques crans au-dessus. A l'image de l'USM Alger qui s'est adjugée le titre honorifique de champion d'hiver de la Ligue 1 algérienne de football grâce à une solide défense, superbement menée par Chafai et Khoualed, qui n'a cédée qu'à huit reprises, tandis que son dauphin l'ES Sétif, auteur de 19 réalisations, a terminé la phase aller avec la meilleure attaque. Avec un bilan de 8 victoires,5 nuls et 2 défaites seulement l'USMA a récolté 29 points en 15 matchs, avec16 buts inscrits et 8 encaissés, dont le dernier samedi soir à Sétif contre l'Aigle noir (1-1) lors de l'affiche de la journée.L'USMA n'est cependant pas la seule meilleure défense du championnat puisqu'elle partage cette «distinction» avec l'ASO Chlef, auteur d'un retour tonitruant après des débuts ratés pour boucler la première partie du championnat à la 3e position, en compagnie de la JS Kabylie, du MC Alger et du CS Constantine. La meilleure attaque est celle de l'ESS avec 19 buts, dont 5 inscrits par le milieu offensif Khaled Gourmi, qui a effectué la majeure partie de sa carrière en Suisse. En dépit de sa 10e place aux côtés de l'USM El-Harrach et du MC Oran, la JS Saoura possède la 2e meilleure attaque avec 17 réalisations mais sa défense a encaissé le même nombre de buts, soit une différence de buts de 0. A domicile, l'USMA, le MCA, le RCA et le MOB sont le plus à l'aise avec 5 victoires pour chaque équipe, tandis que loin de ses bases, c'est l'ESS qui vient en tête avec 4 succès en 15 matchs, une moisson qui reste relativement faible pour un champion en titre sortant. Le classement des buteurs est dominé par le cheikh de l'ASO, Noureddine Deham, âgé de 36 ans, qui a à son actif 7 buts, suivi du trio Albert Bodjongo Ebossé (JS Kabylie), Abderrahmane Hachoud (MC Alger) et Farès Hamiti (MC El Eulma), auteurs chacun de 6 réalisations.Attentes et déceptionsLa déception était ainsi au diapason des attentes. Les deux déceptions de la phase aller sont, sans aucun doute, le CR Belouizdad et la JSM Béjaïa, habitués à jouer les premiers rôles. Le premier occupe la peu reluisante 13e place avec15 points, à deux unités seulement du CAB Bou Arreridj, premier relégable, tandis que les Béjaouis sont avant-derniers avec 2 victoires seulement en 15 matchs. Si la JSMB a été trahie par son manque d'expérience, par contre, le CRB, malgré son effectif, a terminé à une peu enviable place. Du côté Bejaoui, qui n'a pas réellement eu les coudées franches, avec, à l'arrivée, une dernière place. Les représentants de la belle ville de Yema Gouraya étant de nouveau sous les feux des projecteurs, avec la descente vertigineuse vers l'abîme. Cette année devant leur public, les équipes ont raté le coche. Le calendrier de la présente saison s'annonce chargé et les premières activités débuteront le mois prochain. Des innovations seront apportées avec, entre autres, les tournois continentaux pour les jeunes et la Coupe d'Algérie. De bonnes intentions, mais il s'agira de trouver les ressources humaines. Surtout si on prend en considération le nombre fort limité d'arbitres. Il reste qu'il faudra également s'attendre à ce que notre football soit plus présent sur la scène internationale et que la préparation des prochaines sorties soit enclenché lors de cette seconde phase de saison. Question d'éviter de nouveaux revers.L'arbitrage, ce cheveu dans la soupeParmi les évidences trop souvent entendues et jamais remises en cause, il y a l'idée qu'un corps arbitral impopulaire est une commission arbitrale qui échoue. Le corps arbitral, aura été bien le point noir de cette première moitié de la compétition. Rares sont les rencontres où l'on ne signale pas des contestations contre les chevaliers du sifflet. De fait, le clientélisme et le régionalisme, les sondages effectués sur les stades, poussent les dirigeants à ne prendre des décisions qu'en fonction de la satisfaction à court terme. Et, en particulier chez la CNA, l'indice de popularité des dirigeants est confondu avec la mesure de l'efficacité de leur politique. Ceci est en soi une mauvaise analyse. D'une part, parce que l'intérêt à court terme des dirigeants et des hommes en noir ne se confond pas avec leur intérêt à long terme. D'autre part, parce qu'ils ne sont pas les seuls parties prenantes des conséquences de leurs agissements : les jeunes générations d'arbitres, qui n'influent pas sur le cours du jeu, sont évidemment concernées par le destin de ce corps tant décrié. Bien sûr, il se peut qu'un responsable d'une commission au sein de la FAF ou de la CFA, impopulaire soit aussi un mauvais dirigeant dans le long terme, et que son impopularité soit justifiée. Mais ce n'est pas établi. Alors qu'un dirigeant qui prendrait des décisions courageuses, (comme la formation des jeunes arbitres, le recyclage des anciens, mettre fin au favoritisme, favoriser ceux qui travaillent, s'attaquer aux rentes, favoriser le risque) serait immanquablement impopulaire. Bien sûr, il vaut mieux, pour un dirigeant sportif, n'être que maladroit dans les décisions. Mais peut-être faut-il au contraire le dénoncer et mettre fin à ses agissements ' La commission fédérale d'arbitrage (CFA), présidée par Belaïd Lacarne, ne prend que rarement les bonnes décisions. Une mesure visant à avertir les arbitres en cas de mauvaise production. La CFA ne réglera rien puisque les hommes en noir ne font rien pour améliorer leurs prestations. Pis, ce sont les internationaux, du reste les meilleurs actuellement, qui vont sombrer dans le ridicule. Comme c'est le cas de Djamel Haïmoudi, l'un des meilleurs arbitres de l'année en Afrique et dans le monde arabe, passé à côté lors du match de coupe entre l'USMA et la JSK en fermant les yeux sur un penalty pour les Rouge et Noir. Ceux-ci l'ont vivement contesté, adressant, par ailleurs, un rapport accablant à Lacarne. Ce dernier a décidé de le mettre hors circuit durant la 15e journée. Sorte de sanction qui ne dit pas son nom. Mohamed Benouza lui emboîtera le pas et ferra parler de lui lors des retrouvailles entre la JSK et le CSC, victoire de ce dernier par 2 buts à 1. Le CRB se dit également victime de l'arbitrage de Ghorbal. Celui-ci prive le Chabab d'un penalty valable face à la JSMB (1-0). L'arbitrage algérien n'est visiblement pas sorti de l'auberge. Il n'empêche : dans un pays qui a enfanté les plus grands arbitres dans toutes les disciplines, chercher à tout prix à être populaire par ses frasques est une attitude indigne. La popularité n'est pas une bonne chose. Et, accessoirement, dans un pays si frondeur, c'est même la seule façon d'espérer gagner des galons.Y. B.