Algérie

De Barcelone à Paris : Histoire d'une idée



Après le processus de Barcelone, voici venu le temps de l'union pour la Méditerranée (UPM), treize années d'efforts pour démontrer que l'Europe ne veut que du bien à ses voisins du Sud. Genèse'  Novembre 1995.Le partenariat Euro-Méditerranée, appelé processus de Barcelone, voit le jour en Espagne sous l'impulsion de l'Union européenne (UE). Il est composé des quinze pays historiques de l'Union et de dix pays du sud de la Méditerranée. Parmi les objectifs fixés à ce nouvel ensemble régional : impulser une dynamique de coopération et de dialogue politique entre les deux rives, mettre en place un partenariat économique et favoriser le dialogue social et culturel entre les peuples de la région. Pourtant, treize ans plus tard, de nombreux observateurs des deux rives concluent à un bilan mitigé, voire négatif, du processus. De leur point de vue, celui-ci n'a pas pris en compte les aspirations des peuples du sud. La persistance du conflit israélo-palestinien et les blocages qui caractérisent l'union du Maghreb arabe sont des éléments supplémentaires ayant contribué à l'échec de l'Euromed. Mai 2003.Chancelant, l'UE veut booster le processus de Barcelone en panne. Elle met en place la Politique européenne de voisinage (PEV) et élargit la participation à trois nouveaux pays issus de l'Europe de l'est. (Ukraine, Belarus et Moldavie). Présentée comme une nouvelle phase historique dedialogue entre les pays d'Europe, du Maghreb et du Moyen-Orient, la PVE a renforcé le volet économique, à travers des accords de libre échange (ALE) entre les acteurs de cette politique. Mais cela n'a pas permis pour autant d'intensifier les échanges économiques entre les deux rives, bien au contraire, si les marchandises pouvaient circuler avec une facilité relative, les personnes, elles, subissaient les conséquences causées par l'espace Schengen. Février 2007.Convaincu de l'enlisement du processus de Barcelone, Nicolas Sarkozy, candidat à l'élection présidentielle française, cherche une idée pour le supplanter et propose d'aller plus loin en créant l'union pour la Méditerranée. Dans un discours électoral, il a admis publiquement que « le processus de Barcelone est une erreur, car c'est la poursuite du dialogue nord-sud tel qu'il a été instauré après la colonisation ». Si l'idée a été favorablement accueillie par de nombreux partenaires, l'Allemagne et Bruxelles le voyaient d'un mauvais 'il. Craignant d'être exclue, la chancelière allemande, Angela Merkel, exige de Sarkozy de revoir sa copie et d'ouvrir son projet à tous les pays de l'Union européenne. Vidée de sa substance originelle, l'union de la Méditerranée, telle que prônée par Sarkozy devient, en mars 2008, union pour la Méditerranée. Une nouvelle dénomination qui traduit les appétences ravalées d'un projet donné perdant d'avance.


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